Société

Arrachage de téléphones portables dans les gbakas: les artères à hauts risques d’Adjamé

Plus de 2 millions d’Abidjanais transitent quotidiennement par la commune d’ Adjamé pour rallier leurs différentes destinations,  à en croire,  une statistique récente de la municipalité de cette cité commerciale de la capitale économique ivoirienne. Et parmi ces millions de personnes qui passent chaque jour  par  cette commune-carrefour d’Abidjan, 50% sont des usagers des véhicules de transport en commun appelés  gbaka dans le jargon ivoirien.

Dans cette commune aux allures de grands centres commerciales à ciel ouvert où désordre, banditisme et  agressions  sont devenus la norme, une nouvelle forme de vols  gagne du terrain depuis un moment. Des usagers des  »gbakas » en circulation, assis du  côté des vitres du véhicule,  lorsque celles-ci sont ouvertes, se voient arracher violemment leurs téléphones portables et autres sacs à main  par des voyous, rôdant autour des véhicules pendant les embouteillages et  qui disparaissent aussitôt après leur sale besogne.

Les cas sont légions et il ne se passe de jours qu’un usager desdits véhicules de transport en commun ne se fasse avoir par mégarde  par ces délinquants, soit en manipulant son téléphone dans le gbaka ou soit, en répondant à un appel téléphonique. Quelles sont les artères  à hauts risques où l’on enregistre le plus grand nombre de téléphones arrachés  des usagers de gbaka ?  Qui sont ces  »braqueurs à mains nues » ?  Abidjanpress a enquêté pour vous. Ce mardi, à quelques jours du nouvel an, Adjamé grouille de monde comme d’habitude.

Automobilistes, vendeurs ambulants, piétons, acteurs des transports publics se disputent la chaussée. Personne ne voulant céder le passage à l’autre. Adamo est apprenti-Gbaka depuis près de 3 ans et fait la ligne Yopougon Académie-Adjamé texaco. Les vols de téléphones portables de ses clients, il en a  assisté à plusieurs cas, nous dit-il. Hostile au départ, lorsque nous lui déclinons notre identité, le jeune apprenti fini nous renseigner avec l’assurance de ne pas  être photographié. « Le vol des téléphones des usagers des gbaka ici à Adjamé n’est pas lié forcément aux  fêtes de fin d’année. C’est vrai qu’à l’approche des fêtes de fin d’année, les vols se multiplient.

C’est pourquoi je demande  toujours à  mes clients, surtout ceux assis à côté  des vitres de faire attention lorsque le véhicule démarre. Car, il y a toujours des embouteillages par  ici. Donc,  on roule à pas de tortue avant de sortir d’Adjamé et à la moindre inattention de ta part, on  t’arrrache ton téléphone », explique cet habitué des  »artères chaudes »de cette commune.

Axe Texaco-carrefour Renault: QG des jeunes filous

Poursuivant la conversation, Adamo nous renseigne sur  les techniques de vols de  ces filous et les axes où ils opèrent le plus. «  En réalité, il n’exerce aucune activité ici à Adjamé et chaque matin,  ils sont présents rien que pour ce genre de vols», précise notre informateur qui révèle, par ailleurs, que,  «Le monde que vous voyez aux abords de la voie chaque fois qu’il y a les embouteillages, ils ne sont pas tous arrêtés là  pour traverser la route.La plupart sont des voleurs et ils guettent de façon désintéressée nos clients qui manipulent leurs téléphones portables avec les vitres ouvertes. Et quand ils te l’arrachent comme ça, ils prennent leurs jambes à leur cou. Tu ne peux pas descendre pour le poursuivre et personne ne le rattrapera pour toi non plus. Ils sont très nombreux sur l’axe station texaco-carrefour Renault. Il y en a  d’autres, mais moins nombreux, du carrefour Renault a Mirador», nous a détaillé Adamo.

Cette assertion de  »notre apprenti-gbaka » est confirmée par Asta Cissé. Elle, est vendeuse ambulante de mouchoirs et de sachets d’eau glacée sur cette autoroute très fréquentée de la commune d’Adjamé. «Ils ont fait  de  ce vol de téléphone dans les véhicules un métier. Par ici, quand tu es dans un véhicule, il faut faire très  attention quand tu veux manipuler ton téléphone portable. Ils sont très difficile à rattraper et sont organisés en réseau apparemment», renchérit, pour sa part, cette jeune vendeuse d’une vingtaine d’années environ.

Quant à Andréa Kouassi,  étudiante de son état, qui transite par  cet artère quotidiennement pour aller à l’école, elle n’a jamais été victime de ces voleurs de téléphones. « Je double toujours d’attention quand je suis dans un gbaka en circulation par ici. Je ne manipule jamais mon téléphone dans le gbaka. Même quand on m’appelle, étant dans le gbaka ici à Adjamé, je ne décroche pas», nous a-t-elle confié,  à son tour.

Un renforcement de la sécurité publique sur ces grandes artères criminogènes de la commune d’Adjamé s’impose au regard des témoignages. Mais au-delà  de cette mesure, les usagers de ces transports en commun, gagneraient eux-mêmes, à prendre beaucoup de précaution  dans ces véhicules surtout en cette période de fête.

L.Barro  

 

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