Le Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé a vibré au rythme d’un affrontement d’exception entre les meilleurs jeunes talents du Ghana, du Bénin, du Burkina Faso, du Togo et de la Côte d’Ivoire. Les 25 et 26 avril 2025 ont été deux journées d’intensité pure, durant lesquelles le Meeting des 5 Nations a offert un concentré d’émotions, d’exploits techniques et de performances de haut niveau, annonçant un avenir prometteur pour l’athlétisme ouest-africain.
Un plateau de jeunes prodiges
Dès les séries du 100 mètres, le ton était donné : ce ne serait pas un simple rendez-vous amical, mais une véritable lutte pour la suprématie régionale. Chez les U20 hommes, Yapi Donald Clovis (Côte d’Ivoire) s’est imposé en 10’’86 malgré un léger vent de face (-0,3 m/s), affichant une puissance impressionnante dans la phase de drive et une relance tout en fluidité.
Chez les U20 dames, Djehi Lou Yonan Chantal a dominé la ligne droite en 11’’80, marquant les esprits par une fréquence gestuelle d’une rare efficacité. Elle confirme ainsi son statut de nouvelle perle du sprint ivoirien.
Une bataille stratégique sur 400 m
Les épreuves du tour de piste ont offert une intensité tactique remarquable. Chez les U20 hommes, le Ghanéen Godfred Opoku a survolé le 400 mètres en 47’’34, grâce à une gestion d’allure exemplaire : un passage au 200 mètres en 22’’5, suivi d’une relance solide jusqu’à l’arrivée, sans jamais fléchir dans la phase lactique.
Chez les dames, la lutte fut acharnée entre N’Guessan Amenan Flora (CIV, 55’’89) et Badolo Odette (BUR, 57’’04), avec une arrivée au couteau et une démonstration de résistance musculaire digne des grandes compétitions internationales.
Des concours de sauts et de lancers de très haut niveau
La technicité était également au rendez-vous sur les aires de concours. À la longueur U18 dames, la Burkinabè Bouda Sandrine a réalisé un bond exceptionnel à 5,74 m, grâce à un appel puissant et une phase de suspension parfaitement maîtrisée.
En triple saut, Zongo Zalissa (BUR) s’est imposée avec un saut à 12,10 m, démontrant une impulsion explosive et une excellente gestion de ses phases d’amortissement et de reprise d’impulsion.
Chez les hommes, au lancer du poids U18, Kissagui Ibrahim (BEN) a impressionné avec un jet à 11,70 m, alliant vitesse de translation et extension finale parfaitement synchronisée.
Les relais, apothéose du spectacle
Les relais 4×100 mètres ont électrisé les tribunes d’Ebimpé. La Côte d’Ivoire a décroché l’or chez les U20 dames en 47’’15, grâce à des passages de témoin exemplaires. Chez les U20 hommes, les Ivoiriens, portés par leur public, ont triomphé en 41’’81, écrasant la concurrence grâce à une synchronisation parfaite et des transmissions dans la zone optimale.
Le 4×400 m mixte a été le clou du spectacle : le Ghana, grâce à un finish étourdissant de Godfred Opoku, s’est imposé en 3’29’’59, après une stratégie de relais parfaitement calibrée.
Le Burkina Faso, maître des épreuves combinées
Avec une moisson impressionnante, notamment dans les épreuves techniques (400 m haies, poids, longueur, triple saut), le Burkina Faso s’est adjugé la place de meilleure nation au classement général. Leur domination dans les concours témoigne d’un travail de fond dans les filières jeunes, notamment sur le plan biomécanique et technique.
Un vivier d’athlètes en pleine éclosion
Le Meeting a également été l’occasion de révéler de jeunes prodiges comme Sawadogo Ibrahim (BUR), véritable métronome du sprint long avec ses 51’’18 sur 400 m U18, ou encore Bogui Aude Marie Joseph (CIV), révélation féminine du 200 mètres avec un chrono impressionnant de 24’’29 dans des conditions de vent neutres.
En demi-fond, on retiendra également les exploits de Sonon Rufine (BEN), véritable rouleau compresseur, victorieuse du 800 m et du 1500 m U18 dames.
Un pari réussi pour l’athlétisme ouest-africain
Avec plus de 300 athlètes engagés, une organisation sans faille portée par la Fédération Ivoirienne d’Athlétisme et une ferveur populaire indéniable, le Meeting des 5 Nations a démontré que l’Afrique de l’Ouest est prête à rivaliser avec les meilleures nations du continent.
À Ebimpé, ce week-end, les champions de demain ont pris rendez-vous avec l’histoire. Et s’ils poursuivent sur cette lancée, nul doute qu’ils écriront très bientôt leur légende sur les plus grandes scènes mondiales.
Jean Helen Nanou