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COMMEMORATION DE LA JOURNEE INTERNATUIONALE DE LA FEMME Communique de APDH

La journée internationale de la femme célébrée le 08 mars chaque année, est un élément catalyseur, captivant l’attention des toutes les couches de la société sur l’idée de valorisation et de reconnaissance des droits de la femme. Cette célébration ; au-delà de son caractère festif, reste interpellative dans le sens de l’essor de mutations positives octroyant à la femme une condition reluisante dans la société.

A l’occasion de cette célébration, APDH reste soucieuse des défis encore prégnants en matière des droits des femmes en Côte d’Ivoire. Elle reste en effet en alerte sur la récurrence des VBG. Des viols et des violences domestiques sont le plus souvent perpétrés à l’encontre des femmes démunies et ces infractions restent encore pour une bonne part, des violences ‘‘silencieuses’’ c’est-à-dire dont la victime, pour diverses raisons n’a toujours pas envie de dévoiler les faits. Nonobstant les années de lutte, ce phénomène persiste. La situation à Daoukro et à Bongouanou reste préoccupante. En effet ces villes ont enregistré respectivement de janvier 2023 à février 2024, 12 cas de viols sur adolescentes et mineurs (Daoukro) et en 2022, 22 cas de viols (Bongouanou) dont l’âge des victimes varie entre 7 et 17 ans.

Concernant les mutilations génitales féminines, notamment l’excision, le pays enregistre en 2023, 36,7% de femmes victimes, avec 10% de filles de moins de 14 ans.
APDH s’inquiète également des droits des filles en milieu carcéral et la proportion que prend le harcèlement en milieu professionnel.

En effet, selon le dispositif juridique qui régit les établissements pénitentiaires, la séparation des mineurs d’avec les adultes doit être observée dans les prisons, maisons d’arrêt etc. Cette disposition n’est pas encore effective au niveau des femmes. Les mineures continuent de partager la cellule avec les majeures malgré toutes les conséquences que cette cohabitation peut engendrer.

Aussi, le harcèlement sexuel continue de gangréner l’atmosphère de travail et demeure une menace sur la sécurité des emplois, notamment pour les femmes.

APDH note que les inégalités sociales sont fortes au sein même de la population rurale où l’accès à la terre reste dans plusieurs régions de Côte d’Ivoire dénié aux femmes.

Par ailleurs, l’APDH suit avec regret la sous-représentation des femmes dans les instances de décisions et aux postes de responsabilités, notamment au niveau :
– gouvernemental : 6 Femmes sur 33 membres soit environ 18%
– des Ministres gouverneurs : 14 dont une seule femme, soit 7,14%
– des institutions de l’Etat : 14 dont 2 Femmes, Soit 14 %
– des femmes Maires : 32.71%
– du Senat 15% de femmes.
– de l’assemblée Nationale : 32 femmes sur 256 députés, soit 12,5 %
Pour ces motifs, APDH recommande :
– de Vulgariser la loi portant protection des victimes de violence domestiques, au sein de la population, des professions judiciaires et des services de police.
– la ratification de la convention 190 de l’OIT relative à la violence et au harcèlement sexuel dans le milieu professionnel.
-la mise en œuvre des dispositions légal relatives aux établissements pénitentiaires qui prévoient la séparation des mineures d’avec les majeures.
– de repenser la lutte contre les VBG et redynamiser la sensibilisation.
– la mise en œuvre des engagements internationaux en trouvant une solution à la sous représentativité des femmes dans les sphères de décisions.
-Reformer la loi de 2019 sur la parité en y adjoignant des mesures coercitives.
Fait à Abidjan le 08 Mars 2024
La Présidente

Mme KONE Nontihès

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