En Côte d’Ivoire, les cabines téléphoniques jouent un rôle crucial dans la vie quotidienne. Elles permettent non seulement d’acheter du crédit téléphonique et d’effectuer des transferts d’argent, mais elles sont aussi des lieux de sociabilité. Ces petits commerces sont une source de revenus pour des milliers de jeunes et contribuent au dynamisme de l’économie locale.
Cependant, de nombreux gérants de cabines commencent à s’inquiéter face à une nouvelle initiative de Wave Mobile Money, qui propose désormais des recharges téléphoniques directement via son application mobile, avec une commission réduite à seulement 1 %. Cette innovation, bien qu’attrayante sur le plan technologique, suscite des inquiétudes, comme le révèle une note qui nous a été transmise.
D’après cette note, cette stratégie pourrait menacer la stabilité de milliers de petits vendeurs (jeunes, femmes et chômeurs) qui dépendent de cette activité pour vivre. Le principal risque est que les profits se concentrent entre les mains de quelques grandes entreprises, au détriment des acteurs locaux. Sans régulation, les cabines téléphoniques pourraient disparaître, emportant avec elles une économie de proximité et de solidarité qui repose sur ces petits commerces.
Un gérant de cabine à Adjamé s’interroge : « Faut-il tout donner à Wave et ne rien laisser aux gérants de cabines ? » Une autre gérante à Yopougon plaide pour la protection des petits commerces, affirmant : « Nous faisons notre travail avec nos cabines, il faut que ceux qui sont en position de pouvoir pensent aussi à nous. »
De son côté, un responsable de Wave CI, contacté sur cette question, a choisi de ne pas commenter directement. Il a toutefois rappelé que l’entreprise avait récemment exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse, dénonçant le refus des opérateurs de lui permettre de vendre du crédit téléphonique via sa plateforme.
Une correspondance particulière