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Ecobank : 40 millions $ de dividendes proposés par le conseil d’administration, une première en 5 ans

Les administrateurs d’Ecobank ont proposé un dividende qui représente en moyenne 5 fois sa valeur actuelle sur chacune des bourses africaines où le groupe est coté. Cela ne compense pas 5 ans sans dividendes, mais c’est assez pour soutenir une solide croissance du titre.

Le conseil d’administration du groupe bancaire panafricain Ecobank Transnational Incorporated (ETI), réuni ce lundi 28 février, a recommandé que soit distribué un dividende global d’environ 40 millions $ à l’endroit de ses actionnaires, selon une information consultée par l’Agence Ecofin. Cette proposition se traduit par un dividende par action de 0,16 $, soit l’équivalent de 90 FCFA, 66,6 nairas ou encore 1,08 cedi ghanéen.

Pour les investisseurs nigérians et ghanéens, cela représente respectivement 5,5 fois et 8,3 fois la valeur la plus récente des actions du groupe qu’ils détiennent. Pour ceux de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM), c’est 4,5 fois la valeur de l’action Ecobank à la clôture de la Bourse ce lundi. A cela, il faut ajouter pour les investisseurs de l’UEMOA qui détiennent les actions ETI depuis début 2021, une plus-value cumulée de 49,5% à fin février 2022.

L’hypothèse d’un rejet de la proposition de distribuer le dividende cette année n’est pas solide. Sur les 9 dernières années, la holding bancaire n’a distribué des dividendes que deux fois, et la dernière remonte à 2016. La question revenait dans les préoccupations des investisseurs, notamment les plus petits. Ce qui s’est notamment traduit par une division par deux de sa valeur en bourse.

La proposition du conseil d’administration d’ETI pourrait paraître modeste, au regard de son bénéfice net financier audité de 2021 qui est de 396 millions $, ou encore de sa trésorerie qui bien qu’en baisse a atteint encore les 3,1 milliards $ au terme de l’année passée. Mais lorsqu’on rapproche le dividende proposé du résultat comptable global qui prend en compte des pertes (non encore réalisées) de change de l’ordre de 294 millions $, son résultat net comptable n’est que de 55 millions $. La rémunération proposée aux actionnaires représente dès lors, 72% du bénéfice que le groupe est certain d’avoir sécurisé.

Dans un récent échange avec l’Agence Ecofin, Ayo Adepoju, directeur financier du groupe, a partagé les raisons de cette longue période sans dividende. « D’abord, nous avons voulu réparer les fondations de notre groupe, et d’un point de vue stratégique, cela nous a pris entre 2016 et 2018. Ensuite, nous avons été confrontés à une nouvelle réglementation en termes de capital, avec une transition entre Bâle 2 et Bâle 3. Nous avons donc dû conserver nos ressources pour nous adapter aux exigences du régulateur ». Et d’ajouter : « enfin il y a eu la pandémie de covid-19. Il semblait normal pour de nombreuses entreprises dans le monde d’être conservatrices en termes de rendement pour les actionnaires. Ainsi, nous n’avons peut-être pas distribué de dividendes, mais l’entreprise est beaucoup plus forte qu’en 2016 ».

Sur le Nigerian Stock Exchange, la valeur Ecobank a déjà donné le signal ce lundi, avec une progression de 5,8%. Sur la BRVM, il n’est pas à exclure que les investisseurs s’y attendaient un peu. Le titre affiche une progression de 11,1%, depuis début 2022, après avoir connu une amélioration de 38,4% sur sa valeur tout au long de 2021. On devrait toutefois s’attendre à un nouveau cycle de hausse, animé par des investisseurs de court terme en quête de marges rapides.

Agence Ecofin

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