Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a dénoncé mardi une « décision grave » du Conseil constitutionnel après le rejet de la candidature de son leader Laurent Gbagbo à la présidentielle d’octobre, affirmant que cette décision viole la Constitution et les engagements internationaux du pays.
Sur soixante dossiers déposés, seuls cinq ont été retenus, a rappelé la porte-parole du PPA-CI, Habiba Touré, lors d’une conférence de presse à Abidjan. « Le Conseil constitutionnel a failli à son devoir de garantir l’État de droit », a-t-elle déclaré, en reprochant à l’institution de ne pas avoir exécuté une décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU demandant à la Côte d’Ivoire de permettre à M. Gbagbo d’exercer ses droits politiques.
Le parti de l’ancien président, 80 ans, juge que l’exigence d’une inscription sur la liste électorale ne figure pas dans la Constitution, et dénonce des « conditions discriminatoires » imposées à son candidat en matière de parrainages. Selon Mme Touré, le Conseil constitutionnel a calculé un seuil plus élevé que celui prévu par le Code électoral, écartant ainsi les 54 977 signatures validées pour M. Gbagbo.
Le PPA-CI a également mis en doute « l’impartialité » de la juridiction, l’accusant d’appliquer un « deux poids, deux mesures », notamment en déclarant irrecevable son recours contre la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat, tout en rejetant celle de Laurent Gbagbo.
« Dans cette élection, seules deux forces ont contesté devant le Conseil constitutionnel le quatrième mandat voulu par Alassane Ouattara : le PPA-CI et le PDCI. Et ce sont précisément leurs deux candidats qui ont été écartés », a souligné Mme Touré.
De son côté, le président exécutif du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (opposition) Dano Djédjé a assuré que « La bataille politique va continuer » en dépit du rejet de la candidature du président du PPA-CI Laurent Gbagbo à la présidentielle d’octobre, face à la presse.
« La lutte que nous avons commencée pour dire que Gbagbo doit être sur la liste électorale, mais surtout doit être candidat à l’élection, nous allons la mener, la bataille politique va continuer, à cela faut ajouter la bataille politique concernant le 4e mandat du président Ouattara. Nous sommes engagés à lutter contre le 4e mandat », a déclaré M. Dano.
Sur 60 candidatures qui figuraient sur la liste provisoire des candidats, 55 ont été rejetées, dont celle du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire Tidjane Thiam.
Le Conseil constitutionnel a évoqué comme raisons le défaut de reçu de cautionnement de 50 millions et l’attestation de régularité fiscale pour certains, la non-inscription sur la liste électorale pour MM. Gbagbo et Thiam et le défaut de parrainage pour le président du Front populaire ivoirien Pascal Affi N’Guessan, l’ex-préfet Vincent Toh Bi, le député Assalé Tiémoko, l’’indépendant Olivier Vamy Djè Bi Djè, et le pasteur Wilfried Zahui.
L’opposante Henriette Lagou, le député Jean-Louis Billon, la président du MGC Simone Ehivet Gbagbo, l’indépendant Ahoua Don Mello, et le président Alassane Ouattara sont les cinq candidats retenus pour la présidentielle d’octobre.
J.A