• Champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire en 2015, Siaka Tiéné a opéré une transition réussie vers un rôle clé dans l’organisation des compétitions de la CAF
• Coordinateur Général, il supervise chaque détail logistique pour garantir des conditions optimales aux équipes et aux joueurs
• Fort de son expérience de joueur et de ses diplômes en management, il conjugue expertise sportive et rigueur administrative
En 2015, après avoir soulevé le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2015 avec la Côte d’Ivoire, Siaka Tiéné posait les crampons pour entamer un nouveau chapitre de sa carrière. Si beaucoup auraient choisi de rester proches du terrain comme entraîneur ou consultant, lui a préféré un rôle où l’expérience acquise sur le gazon servirait à orchestrer l’envers du décor. Diplômé d’un Bachelor en Business Administration à l’École de Commerce de Lyon, l’Ivoirien s’est préparé, dès ses années de joueur, à occuper des fonctions de direction et de management dans le football.
Aujourd’hui, en tant que Coordinateur Général des compétitions à la Confédération Africaine de Football, il est responsable de l’organisation complète d’un stade lors d’une compétition. De la coordination avec le Comité d’Organisation locale (LOC) à la vérification des installations, en passant par la gestion des générateurs et des vestiaires, rien n’échappe à son contrôle. Chaque match devient ainsi un ballet où chaque détail compte pour que les joueurs évoluent dans des conditions optimales. L’ancien joueur, qui a parcouru plusieurs clubs et participé à sept Coupes d’Afrique des Nations, transforme son vécu en expertise administrative, anticipant les besoins des équipes et des staffs techniques.
Sa première expérience à Abidjan, au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, a confirmé sa capacité à allier fierté nationale et rigueur professionnelle. Être dans son pays, entouré de sa famille et des supporters, ne l’a jamais détourné de ses responsabilités. À 100 jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2025 au Maroc, Siaka Tiéné observe déjà l’enthousiasme et les investissements déployés par le Royaume chérifien et se dit convaincu que cette édition sera un exemple d’organisation et d’excellence.
CAFOnline.com : Revenons un peu en arrière. En 2015, après avoir remporté votre titre de champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire, vous avez décidé de prendre votre retraite sportive. À ce moment-là, comment envisagiez-vous la suite de votre carrière ? Quelles pistes aviez-vous envisagées pour votre pré-carrière ?
Siaka Tiéné : Déjà, j’avais commencé à préparer cette transition pendant ma carrière. Je ne voulais pas seulement devenir entraîneur, mais aussi occuper des postes de direction, en tant que manager. C’est ce qui m’a poussé à passer des diplômes adaptés. J’ai obtenu un Bachelor en Business Administration (BBA) à l’École de Commerce de Lyon. Cela me permettait de rester dans le football, mais sous un angle différent, celui de manager.
Comment est née l’idée de devenir Coordinateur Général des compétitions à la CAF ? Qu’est-ce qui vous a motivé à occuper ce poste ?
À vrai dire, je souhaitais mettre mon expérience au service de ce rôle. Le Coordinateur Général gère l’ensemble de l’organisation, s’assure que tout fonctionne parfaitement dans un stade. Avec mon expérience de joueur, j’avais déjà observé comment se passaient l’accueil des équipes, la logistique et les procédures sur le terrain. Je savais donc que je pouvais réussir dans ce rôle, et c’est ce qui m’a donné envie de me lancer dans cette nouvelle expérience.
Pour nos lecteurs, pourriez-vous expliquer concrètement en quoi consiste le rôle de coordinateur général des compétitions ? Quelles sont les responsabilités et les tâches principales ?
Essentiellement, c’est un rôle de manager. Par exemple, lors d’un match au stade, il faut coordonner l’équipe locale et veiller à ce que tout fonctionne : lampadaires, vestiaires, pelouse, installations techniques… Il s’agit de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que les joueurs et les équipes évoluent dans les meilleures conditions. Cela demande beaucoup de travail : organiser des réunions, vérifier le fonctionnement des générateurs, contrôler les installations 24 à 48 heures avant le match. Tout doit être parfait pour que la compétition se déroule en toute sécurité et harmonie.
La transition entre votre rôle de footballeur et ce travail administratif a-t-elle été naturelle ?
Oui, la transition a été naturelle. J’avais anticipé cette étape en passant mon diplôme. J’étais déjà familier avec la logistique et l’organisation d’un événement sportif. Mon diplôme m’a aussi permis de me familiariser avec le travail de bureau et l’utilisation des outils informatiques. Donc je n’ai pas rencontré de difficultés majeures.
Pensez-vous que ce que vous avez appris sur le terrain, en tant que joueur professionnel, vous sert encore aujourd’hui dans vos fonctions administratives ?
Absolument. Chaque détail que j’ai pu observer sur le terrain, dans les entraînements et les matchs, reste utile. Mon passage dans plusieurs clubs m’a apporté beaucoup d’expériences qui me servent aujourd’hui en tant que coordinateur général. Cela m’aide vraiment beaucoup à comprendre les besoins des équipes et à anticiper les situations sur le terrain.
Sur un plan plus personnel, quels sont vos objectifs dans vos nouvelles fonctions ? Qu’espérez-vous apporter à la CAF et aux compétitions que vous supervisez ?
Dans un premier temps, je souhaite partager mon expérience accumulée au fil des années et dans les différentes CAN auxquelles j’ai participé. Mon but est de contribuer à l’organisation optimale des compétitions, afin que toutes les équipes et les joueurs évoluent dans les meilleures conditions possibles.
Votre première expérience de coordinateur général s’est déroulée au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé en Côte d’Ivoire. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez vécu cette première mission ?
C’était un véritable honneur et un plaisir de recevoir la CAN à Abidjan. Participer à l’organisation tout en apportant mon expérience a été très enrichissant. Tout le monde se souvient de cette édition grâce à l’engouement qu’elle a suscité et à la qualité de l’organisation. C’était gratifiant de travailler dans mon pays et de contribuer à une compétition de ce niveau.
Comment avez-vous géré l’équilibre entre la fierté d’être Ivoirien et la rigueur professionnelle que votre poste exige ?
Il faut garder une exigence professionnelle constante. Même si, dans le cœur, on soutient son équipe, à la CAF on ne peut pas montrer de favoritisme. C’était un défi, mais aussi une belle expérience. Être dans son pays, avec le public et la famille derrière soi, apporte une motivation naturelle. Mais sur le terrain, il faut rester impartial et professionnel.
Dans 100 jours, la Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2025 débutera au Maroc. Comment envisagez-vous cette édition et quelles sont vos attentes en tant que coordinateur général des compétitions ?
Je constate l’enthousiasme et l’investissement considérable de l’État marocain pour organiser une CAN exceptionnelle. C’est bénéfique pour toutes les équipes, les joueurs et les supporters. Je suis persuadé que ce sera une très belle édition, car le Maroc mettra tout en œuvre pour garantir les meilleures conditions possibles pour tous.