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Économie mondiale: coup de froid temporaire sur l’économie mondiale, prédit l’OFCE

Abidjan,le 14 octobre 2022(AFP)-L'économie mondiale, tout comme la France, devrait subir un coup de frein cet automne et l'hiver prochain sous l'effet du choc énergétique, mais se redresser ensuite, a estimé mercredi l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

En conséquence, la croissance mondiale tomberait à 2% en 2023 après 2,7% cette année, estime l’OFCE, dont les prévisions sont plus pessimistes que celles du FMI, qui table sur 3,2% en 2022 et 2,7% l’an prochain.

L’OFCE anticipe notamment une croissance de seulement 1,2% en Chine en 2022, contre 3,2% prévu par le FMI.

« Pour supposer qu’il y ait 3% de croissance en Chine comme le dit le FMI, il faudrait qu’il y ait eu un grand rebond au troisième trimestre, or il y a eu beaucoup d’indicateurs qui nous disent qu’il y a eu peu de croissance » dans la deuxième économie mondiale cet été, avec la poursuite des confinements locaux et le coup de froid sur le secteur immobilier, a déclaré lors d’une conférence de presse l’économiste Catherine Mathieu, spécialiste de la Chine à l’OFCE.

L’institut de conjoncture français entrevoit aussi une croissance limitée à 0,7% en 2023 aux États-Unis, contre 1% pour le FMI.

La récession prévue en Allemagne sera également un peu plus prononcée (-0,5%) selon l’OFCE, que pour le FMI (-0,3%).

« Les États-Unis ont un niveau d’activité qui a globalement mieux résisté que [celui des] pays européens » et qui est supérieur de 2,6% à ce qu’il était avant la crise du Covid-19″, a expliqué Christophe Blot, directeur adjoint du département Analyses et prévisions de l’OFCE.

La France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont à peu près retrouvé leur niveau d’activité d’avant le Covid en 2022, en dehors de l’Espagne qui reste 2,5% en dessous.

Au niveau mondial, le coup de froid économique serait « de courte durée puisque l’activité s’accélérerait de nouveau en fin d’année 2023 », selon la note de l’observatoire qui fonde ses prévisions sur un scénario sans rupture d’approvisionnement en gaz, avec un prix moyen de 200 euros par MWh, et de 100 dollars pour le baril de pétrole.

– Chômage en hausse –

Pour la France, la prévision de croissance pour 2023 de l’OFCE est marginalement inférieure à celle du FMI, à 0,6% contre 0,7%. Le gouvernement français table quant à lui sur 1%.

L’économie française continue à croître, quoique faiblement, grâce aux mesures budgétaires prises pour amortir la crise énergétique, prévoit l’OFCE. Malgré ces aides, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait se contracter de 1,4% sur les deux années 2022 et 2023, « ce qui le ramènerait à un niveau proche de 2019 », selon les calculs de l’OFCE.

Le scénario de l’observatoire repose sur un taux d’épargne des ménages qui va grimper de 15,5% actuellement à 17,4% fin 2022 « en raison de l’inertie de la consommation et de l’incertitude qui restera élevée en fin d’année », avant de revenir progressivement à son niveau d’avant-crise en 2023.

Le chômage devrait remonter parallèlement à la hausse des faillites d’entreprises liées à l’extinction des aides mises en place durant la crise sanitaire, une tendance qui devrait également être à l’oeuvre dans les autres économies occidentales.

En France, après avoir atteint un point bas à 7,2% de la population active au troisième trimestre 2022, le taux de chômage remonterait à 8% en fin 2023.

« Ce scénario suppose une relative stabilité du stock d’apprentis au cours des prochains trimestres, autour de 900.000 », précise l’OFCE.

Le ralentissement de l’activité devrait peser sur le déficit public, qui après avoir été ramené à 4,9% du PIB cette année, augmenterait à 5,2% l’an prochain en conséquence « du moindre dynamisme attendu des recettes fiscales » et « de la hausse des charges d’intérêt ». Le gouvernement entend pour sa part maintenir l’an prochain le déficit public à 5%.
AFP

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