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Finance Sommet des BRICS: la rupture avec le dollar américain, un sujet majeur pour les participants présents en Afrique du Sud

Abidjan,le 22 août 2023(Agence Ecofin) - En prélude au sommet BRICS du 22 août 2023 des participants ont discuté de la dépendance au dollar américain dans les échanges internationaux. Paul Mashatile (vice-président d’Afrique du sud) et Olusegun Obasanjo (ancien président du Nigéria) ont souligné le besoin de diversification.

La remise en question de l’utilisation du dollar américain comme monnaie internationale privilégiée pour les échanges internationaux a été l’un des sujets abordés ce 22 août 2023, lors de l’ouverture du sommet du bloc constitué du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud (BRICS). « Aujourd’hui, le monde prête attention à ce bloc car il est à l’avant-garde du discours mondial visant à réduire la dépendance au dollar, » a déclaré lundi 21 août Paul Mashatile, le vice-président sud-africain, aux dirigeants d’entreprises des BRICS.

Cela faisait écho à une intervention précédente, largement saluée par les participants, faite par Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria et ambassadeur de plusieurs initiatives en Afrique. « Je veux acheter en Inde. Pourquoi devrais-je utiliser des dollars ? », a déclaré M. Obasanjo, suscitant de vifs applaudissements de la part de l’auditoire.

Cependant, détrôner le dollar américain ou même le concurrencer n’est pas une mince affaire. L’idée d’une monnaie des BRICS adossée à l’or ou aux cryptomonnaies a été évoquée, mais elle a été rapidement abandonnée. Même parmi les économies les plus puissantes du bloc, il n’y aurait pas assez d’or pour soutenir cette monnaie, et la disparité des économies des pays membres représente un défi.

Les réflexions semblent désormais orientées vers la mise en place de passerelles de paiements entre les pays membres de l’organisation, en utilisant les monnaies locales. La première levée de fonds en rands sud-africains effectuée par la Nouvelle Banque de Développement des BRICS encourage cette solution. Cependant, il n’est pas certain que cela suffise. Dans une économie mondiale interconnectée où les compétences productives sont dispersées dans de nombreux pays, y compris ceux qui ne sont pas membres des BRICS, le paiement en monnaies locales pourrait ne pas séduire les investisseurs.

De plus, cette solution pourrait compromettre les efforts d’AfreximBank, qui développe un mécanisme de règlements et de compensation en monnaies locales en cours d’implémentation en Afrique et qui suscite un intérêt croissant. En attendant, des pays comme le Nigéria pourraient faire face à de grands défis. Au 31 mars 2023, le pays avait une dette de 16 milliards de dollars envers les institutions de Bretton Woods, 15 milliards de dollars auprès d’investisseurs en Eurobonds, et on a récemment appris que sa banque centrale avait emprunté jusqu’à 8 milliards de dollars auprès de JP Morgan et Goldman Sachs. Des sommes qui devront être remboursées en dollars.

Agence Ecofin

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