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« GOUAMÉNÉ Maxime était mon idole »

PAROLES D'ANCIEN KAMARA Vassanogo Youssouf (Ancien attaquant de l’ASEC Mimosas de 1996 à 1998, puis en 2004)

Il était à l’époque un jeune attaquant, un redoutable buteur au talent prometteur. Il est entré dans l’histoire en marquant les deux premiers buts de l’ASEC Mimosas en finale de la Ligue des champions 1998 que le club jaune et noir a remportée (4-2), à Abidjan, face au Dynamos FC de Harare. Lui, c’est KAMARA Vassanogo Youssouf, l’enfant de Treichville, qui vit actuellement à Naples, en Italie. Il nous confie, dans ce numéro, ses souvenirs du club jaune et noir.

Que devenez-vous ?

Je suis dans le domaine du football, à Naples, en Italie. Je suis éducateur sportif et mon travail est centré sur la formation et la détection de jeunes talents. Je suis en couple et j’ai 7 enfants.

À l’époque, quand vous étiez enfant à Treichville, on vous surnommait tantôt Edobor, tantôt Odienné-Pelé et à l’ASEC Mimosas, c’était « L’imprévisible ». Pourquoi tous ces surnoms ?

Edobor est le nom d’un ancien footballeur international nigérian que je n’ai pas vu jouer. On m’appelait Edobor quand j’étais enfant parce que les aînés du quartier qui l’ont connu estimaient que j’avais le même style de jeu que ce joueur. On m’a surnommé ensuite Odienné-Pelé pour la simple raison que je suis originaire de cette région du nord de la Côte d’Ivoire et qu’on me trouvait talentueux. À l’ASEC Mimosas, c’était « L’imprévisible », un surnom que m’avaient donné mes aînés de l’équipe professionnelle. Ils disaient que j’étais lunatique avec des réactions imprévisibles.

Suivez-vous l’actualité de l’ASEC Mimosas ?

Oui. Grâce au site Internet du club et aux réseaux sociaux, je prends chaque jour des nouvelles de mon club de cœur, l’ASEC Mimosas, qui m’a fait connaître et qui m’a fait entrer dans l’histoire avec un trophée de la Ligue des champions, en 1998. Je suis un enfant de l’ASEC Mimosas. Mon père en était un passionné et l’un de mes oncles maternels, Sékou BAMBA De Karamoko, en a fait les beaux jours.

Comment êtes-vous arrivé au club ?


C’était en 1995, grâce à l’un de mes oncles, Alpha KOUYATÉ, qui m’avait permis d’évoluer dans l’équipe de l’ASEC-Jeunes. Auparavant, j’évoluais dans une équipe de quartier à Treichville qui s’appelait Matra. C’est l’ancien entraîneur ZARÉ Mamadou qui, convaincu de mon talent, avait insisté auprès du PCA, Me Roger OUÉGNIN, pour que je sois surclassé en équipe professionnelle malgré mon jeune âge et mon apparence frêle. Je me suis entraîné avec les pros durant deux saisons (1995-1996 et 1996-1997). C’est à la troisième saison (1997-1998) que j’ai commencé à disputer des matchs et on a remporté le championnat national et la Ligue des champions.

Quel a été votre parcours après votre départ du club jaune et noir ?

Après notre sacre en Ligue des champions, le club m’a transféré à Naples, en Italie et Naples m’a aussitôt prêté à l’AC Bellinzona, un club de D2 de la partie italienne de la Suisse, où j’ai évolué de 1999 à 2001. Je suis revenu à Naples (2001-2002). En 2004, sur proposition du PCA, Me Roger OUÉGNIN, je suis revenu me relancer à l’ASEC Mimosas pour repartir à Naples. Et après, j’ai évolué dans d’autres clubs de D2 ou de D3 en Italie et en Roumanie avant de raccrocher les crampons, en 2014.

Êtes-vous satisfait de votre parcours ?

Absolument satisfait. Je suis en vie, en bonne santé et je continue d’évoluer dans un domaine qui me plaît : le football. J’ai mené une carrière acceptable avec un trophée de la Ligue des champions de la CAF à mon palmarès. Je loue le Créateur pour un tel parcours.

Quel a été votre coéquipier le plus fort à l’ASEC Mimosas ?

Je dirai GOUAMÉNÉ Maxime parce qu’il avait un style de jeu et une technique particulière qui me plaisaient beaucoup. Sinon, il y avait aussi GUEL Tchiressoua, SIBY Badra Aliou, SAM Abouo Dominique et SIÉ Donald Olivier qui m’impressionnaient par leur talent. GOUAMÉNÉ Maxime était mon idole.

Quel est le défenseur au niveau national qui vous posait des problèmes ?

C’était BOHUI Gnazalé du Stade d’Abidjan qu’on surnommait Tyson. Il était très dur sur l’homme. À l’époque, j’avais 17 ans et j’étais mince. J’ai joué mon deuxième match en professionnel contre son équipe. Il m’a tellement malmené ce jour-là que j’ai beaucoup pleuré sur le terrain. Mais je ne fuyais pas le combat et cela l’étonnait. Il me disait : « Tu es courageux hein, petit. Tu veux me défier ? Tu ne sais pas qu’on m’appelle Tyson ? » Il était vraiment difficile de jouer contre ce défenseur.

Et au niveau international ?

Je me souviens d’un défenseur gabonais du FC 105 de Libreville qui portait le numéro 6 et qu’on appelait MOMBO Tristan. Il était costaud, rugueux, agressif, mais technique. Il avait posé de sérieux problèmes à Maxime GOUAMÉNÉ que j’avais remplacé au match retour des 8es de finale de la Ligue des champions 1998, à Libreville. Mais j’avais réussi à échapper à sa vigilance pour marquer notre second but, ce jour-là.

Quel est votre coéquipier qui avait le plus l’esprit professionnel ?

Je citerai encore GOUAMÉNÉ Maxime. C’est lui qui m’a inculqué l’esprit, les rigueurs du professionnalisme et l’intelligence de jeu pour progresser rapidement. Il m’a beaucoup aidé.

Qui sont ceux qui étaient les plus sympathiques du groupe ?

Tout le monde l’était. J’étais le plus jeune et j’embêtais tous mes aînés qui, curieusement, se montraient aimables et gentils avec moi.

Y a-t-il des coéquipiers que vous aimeriez revoir ?

Oui, j’aimerais les revoir tous. Je suis en contact sur Messenger avec quelques-uns comme SIÉ Donald Olivier, DIARRA Seydou Zenga et AKA Kouamé Basile.

Quel est l’entraîneur qui vous a marqué le plus au club ?

C’est ZARÉ Mamadou, cet entraîneur qui m’a fait confiance et qui était intervenu auprès du Président Roger OUÉGNIN pour me surclasser en équipe professionnelle parce que tout le monde me trouvait trop jeune et frêle. Je n’oublierai jamais que c’est ZARÉ Mamadou qui m’a fait passer de l’ombre à la lumière.

Et votre meilleur souvenir au club ?

Il y a incontestablement la victoire en finale de la Ligue des champions qui est une réussite extraordinaire. Mais à chaque fois que j’y pense, j’ai un pincement au cœur parce que mon père et ma mère qui étaient des passionnés de l’ASEC Mimosas et qui auraient été fiers de moi n’ont pas vécu assez longtemps pour voir leur enfant que je suis participer à l’acquisition de ce sacre continental. C’est pour cela que je retiens comme meilleurs souvenirs nos mises au vert au Golf Hôtel, à mes débuts au club. J’aimais beaucoup ce cadre qui me faisait rêver.

Avez-vous un mauvais souvenir ?

Oui, c’est la réputation de mauvais garçon caractériel, imprévisible et bagarreur qu’on m’avait attribuée à l’ASEC Mimosas.

Avez-vous une anecdote qui vous fait sourire à chaque fois qu’elle vous vient à l’esprit ?

C’était lors des 8es de finale retour de la Ligue des champions 1998, à Libreville, où on était allé arracher le match nul (2-2) au FC 105 après l’avoir emporté (2-0), à l’aller, à Bouaké. Ce jour-là, il pleuvait. Le match était difficile. Les Gabonais ont ouvert la marque sur penalty (10’). SIÉ Donald a égalisé (54’). Sur le banc, je disais à BAMBA Siaka et à GAOTÉ Guy Marc de demander à l’entraîneur Oscar FULLONE de me faire entrer. Parce que j’étais convaincu que même à une minute de la fin et sur une seule balle, je pouvais marquer. Finalement, le coach m’a fait entrer à la place de GOUAMÉNÉ Maxime. Et puis, sur une talonnade de GUEL Tchiressoua, j’ai marqué notre second but qui nous avait permis de mener au score (1-2). Mais finalement, la partie se soldera par 2 buts partout. Ce qui nous qualifiait pour la phase de poules. Je souris aujourd’hui à chaque fois que je pense à cet épisode de notre parcours en Ligue des champions 1998, à cette confiance incroyable qui m’animait, à cette foi inexplicable que je pouvais faire la décision à tout moment sur le terrain.

Quel est votre mot de fin ?

Je remercie le Président Roger OUÉGNIN pour sa belle vision qui permet de construire d’année en année, depuis 32 ans, un grand ASEC Mimosas. Je le remercie aussi de nous avoir permis de vivre cette fabuleuse aventure de la Ligue des champions 1998. Je remercie le club tout entier de se souvenir encore de moi pour m’interviewer aujourd’hui. Cela me fait grandement plaisir. Vive l’ASEC Mimosas !

ASEC MIMOSAS

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