En dépit de la création du Comité de lutte contre la commercialisation et l’exportation illicite des produits agricoles, institué par l’ordonnance n° 2024-886 du 16 octobre 2024, la fuite du cacao ivoirien vers les pays voisins persiste, menaçant gravement l’économie nationale.
Ce comité, présidé par le préfet de région avec la participation des forces de l’ordre, peine à endiguer ce phénomène qui fragilise l’ensemble de la filière cacaoyère.
Cette situation crée un déséquilibre des prix bord champ fixés par le Conseil Café-Cacao, le régulateur du secteur. Dans les zones frontalières, le kilogramme de cacao se vend entre 2 000 et 2 500 FCFA, alors que dans des régions comme Issia et Sassandra, il est payé à seulement 1 800 FCFA.
Ainsi, les trafiquants à l’aide des autorités compétentes chargées de la surveillance accompagnant les cortèges à traverser les frontières.
Les producteurs de cacao, confrontés à cette inégalité, ont saisi le Président du Conseil d’administration de la Ligue Ivoirienne des Organisations Professionnelles Agricoles (LIDOPA) Monsieur KOUASSI YAMIEN JEAN MICHAEL ARMAND que cette problématique soit portée à l’attention du Conseil Café-Cacao. Ils appellent à des mesures urgentes pour stopper le trafic illicite et rétablir un équilibre dans le secteur.
Face à la gravité de la situation économique, la LIDOPA organise une cérémonie de protestation à Danané le mercredi 08 janvier 2025, à 10 heures. Cet événement vise à attirer l’attention des autorités sur les pertes économiques considérables engendrées par ce fléau sur l’urgence de renforcer les mécanismes de lutte contre le trafic.
Dans une note signée par son secrétaire général, Allangba Célestin, la LIDOPA invite l’ensemble des producteurs de café et cacao à se mobiliser massivement pour cette cérémonie. Selon la Ligue, il s’agit d’une opportunité cruciale pour défendre les intérêts des producteurs et rappeler aux autorités l’importance stratégique du cacao pour l’économie nationale.
Il faut souligner que la fuite du cacao vers les pays voisins constitue une menace pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cette denrée essentielle. Les pertes économiques qu’elle engendre, combinées à l’instabilité des prix, mettent en péril des millions de familles qui dépendent de cette culture. Les producteurs espèrent que cette mobilisation de Danané sera le début d’un changement positif dans la lutte contre ce phénomène.
M.K