Une campagne électorale marquée par l’essor des indépendants et de nouveaux équilibres politiques
ABIDJAN — Le rideau se lève ce vendredi 19 décembre 2025 sur la campagne des élections législatives en Côte d’Ivoire. Pendant huit jours, jusqu’au 26 décembre à minuit, 2 740 candidats, répartis en 1 370 titulaires et 1 370 suppléants, sillonnent le territoire national à la conquête des 255 sièges de l’Assemblée nationale.
Dès les premières heures, affiches, caravanes et meetings ont investi l’espace public, donnant le ton d’une compétition où chaque voix compte et où les équilibres traditionnels semblent appelés à évoluer.
Une percée inédite des candidats indépendants
Fait majeur de ce scrutin : la présence massive des candidats sans étiquette politique.
Sur les 1 370 binômes en lice, plus de 750 sont des indépendants, soit près de 60 % de l’offre électorale.
Cette dynamique bouscule les lignes classiques de la compétition.
Dans 80 circonscriptions, on recense plus de trois candidats indépendants, rendant les rapports de force particulièrement imprévisibles. À l’inverse, les affrontements strictement entre partis politiques traditionnels restent marginaux et ne concernent qu’un nombre limité de circonscriptions.
RHDP et PDCI : des stratégies contrastées
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), formation au pouvoir, affiche une ambition claire : couvrir l’ensemble des circonscriptions. Fort d’un ancrage territorial affirmé, le parti présidentiel aborde la campagne avec douze sièges déjà acquis, tout en devant composer avec la concurrence de candidats indépendants dissidents dans plus de quarante localités.
De son côté, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a investi 163 candidats, misant sur un retour significatif à l’Assemblée nationale et la reconquête de plusieurs bastions électoraux.
L’absence remarquée du PPA-CI
Grand absent de cette joute électorale, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a choisi de ne pas prendre part au scrutin.
La formation de l’ancien président Laurent Gbagbo justifie cette décision par un acte de solidarité envers les « prisonniers d’opinion ».
Cette absence ouvre un espace politique inédit, notamment dans plusieurs fiefs traditionnellement acquis à l’opposition, où les candidats indépendants apparaissent désormais comme des acteurs centraux de la compétition.
Un appel à l’apaisement et à la retenue (H2)
Conscient des tensions inhérentes aux enjeux électoraux, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, s’est adressé à la nation à la veille de l’ouverture de la campagne.
« Les rendez-vous électoraux déchaînent certes des passions, mais ils ne doivent en aucun cas fragiliser le climat social »,
a-t-il déclaré, appelant les candidats et leurs partisans à une campagne marquée par la retenue, le respect mutuel et l’absence de discours haineux ou injurieux.
Un verdict attendu le 27 décembre 2025 (H2)
Durant huit jours, la Côte d’Ivoire vivra au rythme des programmes, des promesses et des confrontations d’idées.
Le 27 décembre 2025, les électeurs auront la lourde responsabilité de dessiner le nouveau visage de la représentation nationale, dans un paysage politique en pleine recomposition.
Par Mohamed Kone
Compétition politique
Les législatives de 2025 s’ouvrent dans un contexte inédit, marqué par la montée en puissance des candidats indépendants et l’absence d’un acteur majeur de l’opposition.
Cette configuration accentue l’imprévisibilité du scrutin et pourrait profondément recomposer l’Assemblée nationale.
L’enjeu dépasse la conquête des sièges : il s’agit d’un test de maturité démocratique pour la Côte d’Ivoire à l’issue d’un cycle électoral sensible.
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Participation citoyenne8.5




