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Politique Niger : la CEDEAO active sa Force en attente, mais continue de privilégier le dialogue

Abidjan,le 11 août 2023 (Agence Ecofin) - Jeudi 10 août à Abuja, la CEDEAO a décidé de poursuivre les sanctions émises le 30 juillet, mais aussi d’activer le gel des avoirs de personnalités impliquées dans le coup d'État, ainsi qu’une mise en garde des États et personnalités cautionnant la junte.

Réunie le jeudi 10 août à Abuja, après plusieurs vaines tentatives pour faire plier le pouvoir militaire au Niger, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est résolue à prendre trois mesures phares, à savoir : « souligner son engagement continu en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques » ; « donner instruction au Comité des chefs d’état-major des armées d’activer immédiatement la Force en attente de la CEDEAO avec tous ses éléments » ; « ordonner le déploiement de la Force en attente en République du Niger ».

Ce sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’instance sous-régionale, présidé par Bola Tinubu, président du Nigeria, intervient à la suite de celui tenu le 30 juillet 2023, où plusieurs sanctions avaient été imposées au Niger. Parmi celles-ci figurait un ultimatum de sept jours, mais qui n’avait pas été pris en considération par la junte. Selon la CEDEAO, « tous les efforts diplomatiques déployés pour résoudre la crise ont été repoussés par les dirigeants militaires ». La veille, mercredi, la junte a désigné un gouvernement composé de 21 ministres.

La CEDEAO tient de ce fait à continuer d’appliquer toutes les mesures, en particulier, la « fermeture des frontières, l’interdiction stricte de voyager et le gel des avoirs de toutes les personnes ou groupes d’individus, dont les actions entravent tous les efforts pacifiques visant à assurer le rétablissement complet et sans heurts de l’ordre constitutionnel ». De plus, les Etats membres qui cautionnent les putschistes ont été mis en garde par l’institution.

Si la CEDEAO semble se rapprocher d’une intervention militaire, il faut dire qu’une échéance n’est pas encore très certaine d’autant plus qu’elle veut toujours poursuivre les négociations. Elle ne pourra par conséquent pas déployer ses forces sans l’aval « normatif », a-t-elle précisé, de l’Union africaine et des Nations Unies.

Pour l’heure, trois pays sont à l’avant-garde pour fournir leurs éléments. Des informations issues des médias révèlent que le président ivoirien Alassane Ouattara a déjà indiqué que son pays déploierait un contingent de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin, et qu’ils seront rejoints par d’autres pays.

Créée dans les années 1990 par la CEDEAO, l’Ecomog, surnommée les « Casques Blancs » a évolué pour devenir « Force en attente » de la CEDEAO en 2004. Elle est intervenue à plusieurs reprises, notamment au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, avec un bilan en demi-teinte. En 2017, la force en attente s’est rendue en Gambie dans le cadre de la crise post-électorale. Son effectif a augmenté jusqu’à plus de 20 000 soldats.

Son intervention au Niger, qui cristallise tous les débats désormais, pourrait déstabiliser le bloc ouest-africain de l’avis de plusieurs personnalités politiques et observateurs et entraîner sa « dislocation », comme l’a averti la junte au pouvoir en Guinée. Le Mali et le Burkina Faso ont quant à eux prévenu qu’ils « entreront en guerre », si le Niger est attaqué.

Agence Ecofin

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