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RUGBY Andrea Kouassi : « Nous visons le top 4 africain »

Abidjan le 14 décembre 2023(Sport-ivoire)-Andréa Kouassi est le sélectionneur de l’équipe nationale féminine de Cote d’Ivoire depuis deux ans. À cette responsabilité vient de s’ajouter celle de Directeur Technique national à la Fédération Ivoirienne de Rugby depuis le 16 novembre 2023. Adjoint au chef d’établissement du lycée Djibo Sounkalo de Bouaké qui a abrité la journée olympique 2023 le 02 décembre dernier, Andréa Kouassi nous a accordé cette interview exclusive. Il y évoque le niveau actuel de la sélection féminine, les prochaines joutes, les gros challenges sans oublier la politique de développement du rugby au plan national et à Bouaké.

A quel niveau se trouve aujourd’hui la sélection féminine ivoirienne ?

Aujourd’hui la sélection féminine ivoirienne se porte très bien. On a débuté avec quelques difficultés l’année surpassée en Tunisie pour la prise de contact avec les grands événements Africains. Après un an, nous avons pu mettre le Rugby féminin ivoirien au plus haut sommet Africain parce qu’au niveau du classement, on fait partie des huit (08) meilleures équipes Africaines avec la meilleure progression world rugby devant les équipes comme la France.

De combien de joueuses professionnelles, la Cote d’Ivoire dispose en Europe ?

Aujourd’hui, la sélection ivoirienne a en son sein six (06) professionnelles et ces six (06) jouent dans l’élite du rugby en France. Il y a la capitaine Kouassi Dirabou Andréa qui joue à Lille, Adeline Lamoine qui joue au stade français, Audrey Barute qui elle a été championne du monde militaire avec la France, Sita qui est à Bobiny et Touré Fanta, pour dire qu’il y a du bon monde au niveau international.

Quel est véritablement leur apport dans cet envol du rugby féminin ?

Pour dire vrai, déjà qu’elles viennent de l’Occident, cela motive nos filles au plan local et elles ont envie de faire comme elles c’est-à-dire jouer à l’international. Sur le plan mental, elles essaient de remonter nos filles quelques soient les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Elles n’hésitent pas à leur donner des conseils et leur dire que c’est avec le courage, l’abnégation au travail, qu’on peut être au haut niveau.

Au niveau local quel est le travail ou la politique mise en place pour pouvoir sortir de véritables talents à même d’étoffer l’équipe nationale pour lui permettre de viser haut ?

Au niveau local, nous avons axé notre politique sur les différents clubs féminins existant et sur la détection. On a aussi fait une sélection des meilleures filles dans ses clubs et avec elles tous les deux 2 ou 3 mois, on fait un regroupement pour être vraiment à notre meilleure forme.

Sentez-vous un réel engouement ?

Absolument. Nos filles au plan local veulent aller au haut niveau. Elles veulent aller aussi titiller celles qui sont en France. Donc de façon individuelle, elles se mettent au travail et travers elles un grand nombre de filles s’adonnent à la pratique du rugby dans nos écoles.

En quoi se déclinent vos prochains challenges ?

Au niveau africain, on souhaiterait être parmi les quatre (04) meilleures équipes, c’est-à-dire dans le groupe des sud-africaines pour avoir la chance de jouer les éliminatoires de la coupe du monde de rugby, et cela devrait se faire en 2023 mais notre compétition a été reportée en 2024. Si nous gagnons cette joute, nous allons intégrer le top quatre (04) Africain. Ainsi, nous pourrons disputer les éliminatoires de la coupe du monde.

On vient d’avoir le scoop. Vous venez d’être nommé Directeur Technique National, quelles sont vos priorités dans cette nouvelle fonction ?

Ma priorité s’aligne sur la vision de la fédération ivoirienne de rugby avec à sa tête le Docteur Elvis OI Tano qui ne lésine pas sur les moyens pour le développement du rugby. Le premier challenge, c’est le développement du rugby par la base et c’est pourquoi il a mis en place le CSSU qui est un championnat scolaire et universitaire. C’est-à-dire que nous allons toucher la pépinière. Nous sommes en train d’élaborer un projet de formation sur au moins 4 ans pour former nos jeunes et les mettre dans un processus pour atteindre l’élite. L’instauration par mois des journées de recyclage, et d’échange entre entraîneurs nationaux et des journées de sécurité pour la bonne pratique et l’application de bonnes attitudes. Tout cela nous permettra de parler le même langage et donner un référentiel commun de jeu des plus jeunes à l’élite. C’est ce challenge que nous allons essayer de réussir. Nous allons véritablement nous engager sans oublier l’autre challenge qui est le Rugby féminin. La fédération fait beaucoup pour le Rugby féminin mais comme les défis demeurent énormes, nous sommes en train de réfléchir aussi sur quelle méthode mettre en place pour que les filles s’y intéressent davantage. On ne va pas également oublier le Rugby A 7.

Etes-vous satisfait du rugby à 7 ?

Oui. On a constaté sur ces derniers championnats auxquels nous avons participé qu’on pouvait réaliser des exploits si nous nous investissons véritablement dans le rugby A 7. Nos garçons sont allés jusqu’à la dernière phase des qualifications pour les jeux olympiques de Paris 2024.Ma mission se concentrera donc sur trois (03) grands chantiers que sont le jeunes, le rugby féminin et le R7.

Comment entrevoyez-vous le rugby féminin dans 05 ans ou 10 ans ?

Ce sera un Boom. Un Boom pourquoi ? Parce que déjà les filles qui ont participé aux différentes compétitions internationales, ont fait leurs preuves. Elles ont des cadettes qui sont là, elles ont des minimes qui sont là et qui elles aussi ont envie de faire comme leurs aînées. L’année surpassée, nous avions un effectif de pratiquement 100 à 150 filles. Nous avons triplé ce nombre. Nous sommes aujourd’hui à près de 500 filles qui s’adonnent à la pratique du rugby. Pour nous, c’est une grande satisfaction. Et nous constatons qu’aujourd’hui toutes les petites filles qui veulent s’adonner au rugby. Cela à cause de notre proximité et les valeurs qu’inculque le rugby. Il faut également souligner que les parents de nos jours ont compris la nécessité de laisser leurs filles jouer rugby à travers ces valeurs.

Le rugby est-il aussi promu et développé à l’intérieur du pays comme à Abidjan ?

Oui, à l’intérieur du pays nous faisons des mains et pieds pour qu’on puisse être au même niveau qu’à Abidjan. Mais il faut reconnaitre que ce n’est pas facile. Nous croyons et nous disons que le rugby à l’intérieur du pays va connaître l’engouement que connait Abidjan déjà avec l’AS Divo, Bouaké rugby club, le bélier de Yamoussoukro, les jeunes du Poro de Korhogo ainsi que les filles de Ouangolo pour ne citer que ces villes-là. Simplement pour vous dire que le Rugby promet à l’intérieur du pays.

Comment se porte le rugby à Bouaké ?

Je dirais que nous avançons. A Bouaké, il y a un club qui est le club phare et qui représente la ville. En plus de ce club, il y a 3 écoles de formation. Nous mettons l’accent sur la formation. Donc ici à Bouaké il y a 3 écoles et cette année nous allons passer à 4 voire 5 écoles. Avec ces écoles, nous allons passer pratiquement à 400 voire 500 licenciés. Parce qu’avec seulement le club de Bouaké Rugby Club qui participe au championnat national, nous sommes à 130 licenciés. À travers ces écoles, nous allons passer à pratiquement 500 licenciés et nous croyons qu’avec la politique que nous sommes en train de mettre en place, c’est-à-dire le championnat scolaire, secondaire et universitaire CSSU, on va encore accroître ce nombre.

Avec la vision du Ministre Maire Amadou Koné de faire de Bouaké une ville sportive, ne pensez-vous pas que c’est le moment rêvé pour développer le Rugby dans le Gbêkê ?

Oui, je dirais que c’est une chance énorme. Le Ministre-Maire nous a déjà tendus la perche. Il nous revient de la saisir avec de belles initiatives. Il a dit que très bientôt il va rentrer en contact avec toutes ligues présentes dans sa commune pour échanger. Ce seront des échanges vraiment francs pour le développement du sport dans sa commune. Et il l’a dit, Bouaké doit être la ville la plus sportive de Côte D’ivoire. Il est donc prêt à mettre les moyens pour que chaque ligue bénéficie d’un appui technique, financier, moral pour que Bouaké renaisse sportivement.

Depuis quelques saisons le rugby ivoirien passe par une dissidence. Quel appel pouvez-vous lancer à vos frères de la famille rugby ?

Chers frères je vous demande de mettre balle à terre parce que comme le dit l’adage « on ne reste pas dans magnan pour enlever magnan ». On peut ne pas s’entendre, mais n’oublions pas ce qui nous a toujours réunis. Le rugby. Le père fondateur nous enseigne qu’il faut prioriser le dialogue au lieu de continuer dans les palabres. C’est l’appel que je lance à mes amis parce que nous, on n’a même pas envie de dire le mot dissidence. Le rugby, c’est une famille. Il y a certes eu des incompréhensions mais nous avons le devoir de faire en sorte que ces incompréhensions se règlent en famille. Nous faisons et continuerons de faire des mains et pieds pour qu’une solution soit trouvée

Que doit-on entendre par des mains et pieds ?

C’est s’appeler, échanger quotidiennement, se mettre au travail ensemble pour le rugby notre passion commune, mettre l’objectif commun qui est de voir le Rugby ivoire émerger au-devant de toutes choses. Nous croyons fortement que dans peu de temps les choses rentreront dans l’ordre et tout redeviendra comme par le passé.

Sport-ivoire

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