Face à la presse mardi soir à Abidjan, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI)-parti d’opposition- pascal Affi N’Guessan, a proposé «de refonder les armées nationales et le système national de sécurité» comme, entre autres solutions, aux récentes mutineries connues par le pays. En le disant, Pascal Affi N’Guessan dévoilait ainsi l’une des missions assignées au gouvernement d’union nationale dont il plaide la mise en place depuis le 19 janvier dernier.
«La mission exacte de ce gouvernement d’union nationale sera d’assainir l’environnement et de normaliser la vie politique et sociale à travers la libération de tous les prisonniers politiques. A court et à moyen terme, organiser les états-généraux de la République et un dialogue inclusif, procéder à la réécriture de la constitution…», a t-il énuméré.
L’ex-premier ministre de Laurent Gbagbo, qui a donné son «appréciation» de la situation sociale nationale, a estimé que le chef de l’État et son gouvernement « n’ont pas réussi à maîtriser les mouvements sociaux en cours récemment dans le pays».
« Au contraire ces mouvements s’amplifient et se durcissent avec l’entrée en scène des planteurs de café et cacao et du scandale de l’agro-bussiness. Alassane Ouattara et son gouvernement n’ont pas gagné la confiance des ivoiriens», a déduit Affi N’Guesan qui a critiqué la gouvernance du régime Ouattara tant sur les plans politique économique que social.
«Les PME qui constituent 18% du tissu économique formel ne produisent que 20% de la richesse nationale alors que les multinationales qui font seulement 2% du tissu économique produisent 80% de la richesse nationale. Avec une si faible part de la richesse captée par les entrepreneurs locaux, les ivoiriens ne peuvent pas voir les fruits de la croissance de Ouattara», a analysé le président du FPI qui a poursuivi en soutenant «qu’il y a des indicateurs qui montrent que le pays ne fonctionne pas selon les standards internationaux. La croissance serait même de 4 chiffres que les résultats ne seraient pas différents», a estimé M. Affi.
L.Barro