Projet Ecler Ivoire-Tiassalé :Les merveilles du solaire à Dibykro

Abidjan,le 07 novembre 2023(Abidjanpress)-Une délégation d’Expertise France était au cœur du village de Dibykro à quelques encablures de Tiassalé .Cette visite s’inscrit dans le cadre de la  » Transition Énergétique juste  » avec le projet Ecler Ivoire (la composante 1) lancé en 2018 et financé par l’Union Européenne(UE) à hauteur de 5,5 millions d’euros.

300 panneaux solaires de 340 Wc ( 120 kwc),3 boîtes de jonction de 25 KW,1 boîte de jonction de 15 KW,3 onduleurs Réseau de 25 KW ,un onduleur réseau de 15 KW et un générateur. Tel se décline l’ensemble du dispositif de la mini centrale solaire de Dibykro -Brahimakro mise en service le 25 novembre le 25 février 2022 par M.Thomas Camara ,alors ministre des mines ,du Pétrole et de l’énergie.

Un joyau énergétique de 102 KW qui a vu le jour dans le cadre de l’électrification de certaines localités via des solutions décentralisées comme la construction de mini centrale solaire en faisant la promotion de l’énergie renouvelable. Il s’inscrit également dans la droite ligne du Programme Electricité Pour Tous (PEPT) .

La galère d’hier

À l’instar de milliers de villages ne bénéficiant pas de l’éclairage public en Côte-d’Ivoire, Dibykro et ses environs croulaient sous le poids de beaucoup de manque .Les choses les plus simples étaient des privilèges.Dibykro et ses campements voisins ne pouvaient s’offrir certains privilèges quoique disposant de petits panneaux solaires.  » Nous ne pouvions pas conserver nos poissons,nous ne pouvions pas nous désaltérer avec une boisson fraîche ,encore moins suivre la télévision « ,nous confie Nanan Koffi Konan Jean-Claude,chef du village de Dibykro,avant d’ajouter. » Tout le monde venait charger son téléphone quelquepart.Parfois ,il y avait des cas de vol signalés.Nous et nos enfants pouvions être mordus par des serpents la nuit« .Une misère à laquelle n’échappait guère Nestor Kouamé Kouamé, propriétaire de buvette . » Avant le courant n’était assez puissant pour bien glacer mes boissons, les clients se plaignaient parfois.La musique qui attirait et maintenait mes clients s’arrêtait chaque fois.Cela portait un coup à mon chiffre d’affaires « ,relate t-il.L’éducation des enfants, l’avenir du pays était également en danger. » Nos enfants élèves étudiaient avec des torches ou lampes tempête. Ce qui leur donnait des maux d’yeux et ne leur permettait pas d’être excellents en classe« ,regrette Joëlle N’Guessan Adjoua,l’épouse de Nestor Kouamé.

Et Ecler Ivoire vint avec une pluie de merveilles!

Mais depuis bientôt 21 mois ,toutes ces réalités dépeintes appartiennent au passé.  » Je suis très heureux aujourd’hui car depuis l’avènement du projet Ecler Ivoire matérialisé par la mini-centrale solaire,nous n’avons plus ces problèmes évoqués plus haut.Nous n’avons pas de coupure de courant comme en ville.Notre village connaît un développement économique sans pareil« ,a fait savoir Nanan Koffi Konan Jean-Claude à la tête d’un village de 701 habitants.

Le développement économique à Dibykro est en effet,une réalité .Les vendeuses de jus ,de boissons alcoolisées ou non et de poissons se frottent les mains.À cela ,il faut ajouter les kiosques et ferronneries qui voient le jour en masse. » Tout se passe bien grâce au projet Ecler Ivoire.Mon commerce de jus se porte bien et je suis heureuse. Ma vie a vraiment changé. Grâce à mon commerce ,j’arrive à scolariser à mes enfants dont un est en 6e et l’autre au CE2 « ,nous dit Kouakou Adjoua Augustine,vendeuse de jus ,d’eau et de glace.

À quelques pas de cette vendeuse,l’on retrouve Nestor Kouamé ,le propriétaire du maquis ,lui aussi content de voir ses affaires fleurir. » Maintenant, il n’y a plus de coupure de courant ,tout est super .Les clients viennent nombreux.Le projet Ecler-Ivoire m’a même offert un super appareil.Mon chiffre d’affaires varie entre 10 à 20 mille francs CFA de bénéfice par jour et je suis très heureux « ,s’est-il réjoui.

Le retour au bercail

Produite grâce à une puissance, la lumière est elle même une puissance qui attire.En effet,grâce au projet Ecler Ivoire,des fils du village renouent avec leurs origines. C’est bien le cas d’Akilas Konan,qui a décidé de quitter Abidjan pour s’installer au village avec sa ferronnerie. Et il s’en sort plutôt pas mal. » Actuellement, j’ai des commandes. Je peux me retrouver avec trois ou quatre portails à faire.Pour un debut,je trouve que c’est déjà bon parce que le village n’est pas encore bien développé. « ,se felicite t-il.Des retours ,il y en a à foison.Même si ,c’est sous d’ autres formes.

 » Il faut reconnaître avec grande joie qu’avec le projet Ecler Ivoire, nos frères d’Abidjan qui refusaient par le passé de construire des maisons ici,ont dorénavant changé d’avis. Ils ont commencé à bâtir au village ici« ,a fait savoir Nanan Koffi Konan Jean-Claude. Une autre illustration avec Yao Kouamé Jean David ,qui avec un diplôme d’électricien bâtiment et réseaux a accepté d’être le Partenaire Local Producteur (PLP) , après une semaine de formation à la Compagnie Ivoirienne d’Électricité(CIE) .Il s’occupe de contrôler les installations et de l’entretien de la mini-centralesolaire de Dibykro.

En plus de Dibykro, quatre autres villages dont Brahimakro, Aka-Yaokro,Kangahkro et Gnrinkro bénéficient de la centrale solaire. Deux autres centrales solaires sont également implantées dans deux autres villages de la zone.Le projet Ecler Ivoire dans sa globalité a permis d’éclairer avec les centrales solaires 16 localités triées sur le volet dans les départements de Tiassalé, Touba,Biankouma,Odienné et Koro.Lancé en 2018,ce projet s’achèvera ce 15 novembre.

Dépendant depuis plusieurs années des turbines à gaz et des barrages hydroélectriques ,la Côte d’Ivoire ambitionne d’atteindre les 40% d’énergie mixte à l’horizon de 2030.

Ce voyage de presse de 72 heures intervient dans le cadre de la « Transition énergétique et développement durable » et se situe en amont de la COP28 prévue du 30 novembre au 12 décembre à  Dubaï.

Après cette première halte ,le cap sera mis sur d’autres articulations ce mardi et mercredi.

Michaël KOUAKOU,Envoyé  spécial  à  Tiassalé