« 𝐏𝐞𝐫𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥’é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐫𝐢𝐨𝐫𝐢𝐭é𝐬 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 ». C’est autour de ce thème que s’est tenue ce jeudi 6 octobre au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, la cérémonie de levée de rideau des Assemblées annuelles du Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque mondiale.
Cette cérémonie organisée à l’approche des Assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods prévues du 9 au 15 octobre prochain au Maroc, a été l’occasion pour la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, de prononcer son discours inaugural dit discours de lever de rideau. Elle a également été marquée par une importante allocution du Président de la République, Alassane Ouattara, et un panel coanimé par la Directrice générale du FMI et le Ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, ainsi que des échanges entre les deux panélistes et le public, notamment des étudiants de l’ENSEA et de la faculté d’Economie de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Aux côtés du Président de la République, l’on notait la présence du Vice-président, du Premier ministre, de présidents d’institutions, de plusieurs membres du gouvernement et d’ambassadeurs.
Ainsi, au cours de ce panel où les deux personnalités ont alterné à la perfection le rôle de modérateur et de panéliste, Kristalina Georgieva a rappelé le rôle du FMI dans un contexte économique mondial marqué par des chocs multiples, et où les conditions de financements sont devenues encore plus difficiles avant d’interroger le Ministre Adama Coulibaly sur les attentes de la Côte d’Ivoire lors des Assemblées annuelles à venir du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech au Maroc.
« Nous allons poser les problèmes qui touchent le continent africain. Mais l’une des problématiques qui nous paraît essentielle aujourd’hui concerne les jeunes. Je parle des jeunes parce que selon les statistiques, en Afrique, sur une population estimée à 1,5 milliard d’habitants environ, 55% sont en âge de travailler. Ils sont nombreux et constituent une force productive. Ces jeunes peuvent contribuer à la transformation économique du continent. Leur trouver du travail constitue pour tous nos dirigeants un énorme défi », a d’abord noté le Ministre ivoirien de l’Economie et des Finances.
Au niveau de la Côte d’Ivoire, a-t-il spécifié, le dernier recensement de la population donne une population d’environ 29 millions d’habitants. Sur ces 29 millions, 75% soit un peu plus de 22 millions ont moins de 35 ans. « Nous avons une population extrêmement jeune qui constitue un défi. Comment faire en sorte que cette jeunesse puisse être en situation d’emploi ? Comment le FMI peut-il aider nos pays à faire face à ces défis pour donner de l’espoir à cette importante frange de notre population ?», a interrogé le Ministre Adama Coulibaly, avant d’indiquer qu’il partagera à Marrakech, l’expérience de la Côte d’Ivoire en termes de réponses apportées à cette problématique.
Il s’agit notamment de mis en place, par le gouvernement, sous le leadership du président Alassane Ouattara, de plusieurs programmes pour faire face à la question de l’emploi des jeunes. Ainsi, a-t-il souligné, 2 800 000 emplois ont été créés entre 2012 et 2019 pour les jeunes, grâce à ces programmes. « Beaucoup d’autres initiatives ont été mises en place pour mettre les jeunes en situation d’emploi. Par exemple, nous avons conclu des accords avec les entreprises privées, en leur accordant certaines facilités, pour leur permettre de recruter davantage de jeunes pour des stages de pré-emplois ou des CDD. La problématique des jeunes doit être au cœur de tout ce que nous faisons. Ce sont des questions que nous allons soulever lors des discussions à Marrakech », a-a-t-il insisté.
Outre cette problématique de l’emploi des jeunes, il a évoqué des facteurs exogènes, tels que la Covid, la guerre en Ukraine, le durcissement des conditions de financement sur les marchés des capitaux et l’inflation, qui continuent d’affecter les économies continent. Ce sont des sujets globaux auxquels il faut apporter des réponses courageuses coordonnées et globales. « Toutes ces questions seront abordés en prônant une plus grande solidarité internationale » . Car en tant Ministre de l’Economie et des Finances, « notre rôle consiste à adresser toutes ces problématiques afin d’être à la hauteur des attentes du Président de la République et du Premier ministre » mentionnera t-il.
Faisant suite aux préoccupations des étudiants, et dans une démarche très académique, le Ministre Adama Coulibaly a expliqué pourquoi le FMI a consenti au mois de mai dernier, un financement aussi important à la Côte d’Ivoire, environ 2 000 milliards de FCFA. Ce montant important atteste, selon le ministre des finances, de la confiance du FMI et de la qualité du crédit de la Côte d’Ivoire sous le leadership du Président Alassane Ouattara. L’objectif de ce programme qui couvre la période 2023-2026 vise à apporter des réponses à des réformes de grande ampleur dans le sens de la mobilisation des ressources domestiques, de la promotion du secteur privé, de l’amélioration du climat des affaires, de l’inclusion financière et de l’accroissement du taux de bancarisation.
SERCOM MEF





