Ils sont sortis nombreux, très nombreux ce samedi pour répondre à l’appel des leaders de l’opposition ivoirienne. Et ils attentaient la feuille de route à suivre pour les jours à venir pour dire non à un autre mandat du président ivoirien Alassane Ouattara.
Dès l’aube beaucoup ont rallié le stade Félix Houphouet Boigny, lieu du meeting, pour éviter d’être bloqués par les forces de l’ordre. Malgré les mesures d’intimidation des forces de l’ordre, les longues procédures, et la sécurité renforcée dans la commune du plateau et aux alentours du stade, ils ont finalement envahis le stade pour écouter leurs leaders.
« Nos leaders avaient l’occasion historique de relancer les choses »
Marcel Amon Tanoh, Mabri Albert Toikeusse, Pascal Affi N’Guessan, et bien d’autres leaders de l’opposition étaient présents, avec à leur tête l’ancien président Henri Konan Bédié chef de l’opposition. Amon Tanoh, Albert Toikeusse et Affi N’Guessan ont été clairs et vifs, appelant à une transition politique et un report des élections. En chef de file de l’opposition, les militants attendaient de la déclaration de Henri Konan Bédié, le mode opératoire de la désobéissance civile annoncé le 20 septembre 2020. Pour Brice Amani, 34 ans, enseignant et présent à ce meeting, c’est un peu la déception. « Nos leaders avaient l’occasion historique de relancer les choses. Nous sommes venus ici car on s’attendait à entendre l’écho de nos aspirations profondes dans les résolutions de nos leaders. On a aucune visibilité sur les actions à mener. On a bataillé dur pour que ce rendez-vous ait lieu, vous connaissez les conditions dans lesquelles se tient ce rendez-vous. On aura pas une seconde chance de réunir tout ce monde encore une fois avant les campagnes. C’est à croire qu’ils ne se sont pas concertés entre eux même d’abord, nos leaders. » lance-t-il, les yeux presqu’en larmes. Derrière lui, les dernières chaises sont en train d’être remballées, le meeting tant attendu est terminé.
Quelle stratégie pour l’opposition?
L’adresse du chef de l’opposition, Henri Konan Bédié, s’est résumée en un appel au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres à se saisir du dossier ivoirien pour la mise en place d’un organe électoral indépendant crédible avant l’élection présidentielle, annonçant aussi que « la dictature du RHDP unifié sera vaincue dans quelques jours ou quelques semaines ». Quelques jours, ou quelques semaines? Comment comprendre cette affirmations? Bédié ira-t-il finalement aux élections du 31 octobre? La campagne s’ouvre le 15 octobre, soit 5 jours après l’ultime meeting de l’opposition réunie. Une feuille de route commune de l’opposition est-elle envisagée? Bédié osera-t-il le boycott, ou ira-t-il à l’ultime combat dans les urnes face à Alassane Ouattara avec toute l’opposition réunie derrière lui? Les prochains jours nous situeront.
Stéphane SOUMAHORO