ActualitéEconomieEmploi et CarrièresFlash-infoSociétéTémoignages
A la Une

Hommage au patriarche Souleymane Diallo : La Cote d’Ivoire célèbre un grand serviteur

Abidjan, le 13 novembre 2023(Abidjanpress)-La salle polyvalente du Centre Sportif, Culturel et des TIC ivoiro-coréen Alassane Ouattara, a abrité ce dimanche 12 novembre la double cérémonie d’hommage et la célébration du centenaire du patriarche Souleymane Diallo. Une cérémonie parrainée par Mme Anne-Désirée OULOTO, ministre d’Etat, ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, initiée par la plateforme dénommée « les Anciens de Vavoua  » avec en tête de fil le ministre BAMBA Cheick Daniel.

Le patriarche Souleymane Diallo tient une place de choix dans le cercle fort restreint des grands serviteurs de l’Etat de Côte d’Ivoire. De Didiévi à Vavoua en passant par Soubré et Toumodi, ce grand serviteur de l’Etat en qualité de Sous-Préfet a laissé une tache indélébile et inspiré des milliers de personnes en quête de valeurs morales.

« C’est à cause lui que j’ai décidé de devenir Sous-Préfet », a avoué tout ému, Bamba Cheick Daniel, le préfet Hors Grade. Ancien élève à Vavoua, l’actuel Directeur Général de l’AFOR a connu ce commis hors pair de l’Etat et est tombé sous le charme de ce sous-préfet à la rigueur déroute et aux principes inflexibles. Un homme qui avait servi dans la cité du zaouli de 1964 à 1971 et doté d’un profond sens de l’État qui l’a inspiré dans sa carrière professionnelle et dans sa vie de tous les jours. Et quand le ministre BAMBA Cheick Daniel prend la parole, c’est une pluie d’anecdotes qui se déversent en paraphrasant Leopold Sédar Senghor avec son poème intitulé Joal. « Vavoua, je me rappelle le commandant Diallo dans sa 403 à 2km/h. Vavoua, je me souviens quand un soir, il vint près de la case de ma mère et dit. Je ne veux plus voir ça ici. Après demain, je repasserai…, Vavoua je me souviens de ce commandant qui lorsqu’il arrivait sous les manguiers, c’était la débandade, Vavoua je me souviens quand il est arrivé, il a construit l’école en dur… » a-t-il raconté avant d’ajouter « J’avais 10 ans et demi quand je devais passer le CEPE. Ma mère amie de son épouse qui était  » ma maîtresse » est allée le voir afin qu’il fasse un nouvel extrait de naissance pour que j’ai les 12 ans requis pour passer le CEPE, il a refusé en disant « Je n’aime pas la fraude.je ne peux pas faire un faux papier » Et j’ai beaucoup pleuré ». Un respect des textes établis doublé de son abnégation et son sens élevé du travail bien fait qui ont achevé de conquérir le jeune BAMBA Cheick Daniel devenu aujourd’hui un érudit technocrate ivoirien.

Marraine de cette double cérémonie d’hommage et présente, la ministre d’Etat, ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, Mme Anne-Désirée OULOTO a avoué s’être très vite  » laissée convaincre par son aîné le ministre BAMBA Cheick Daniel quand il l’a appelée pour lui parler du Patriarche Souleymane Diallo ». Cela d’autant qu’il incarne les valeurs qu’elle s’évertue à inculquer à la fonction publique en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. « Nous célébrons aujourd’hui le mérite et les valeurs fondamentales de notre administration. Ces valeurs que nous ne devons jamais perdre. C’est la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui à l’occasion du centenaire de ce valeureux serviteur de l’État qui n’a jamais été décoré dans l’ordre du Mérite de notre fonction publique. Et en tant que détentrice de cet ordre, je m’en voudrais de ne pas reconnaître ces valeurs à travers ce grand serviteur de l’Etat et le présenter à tous les fonctionnaires de l’État de Côte-d’Ivoire comme un modèle, un exemple à suivre. Un exemple de loyauté, d’abnégation, de rigueur », a dit Mme la ministre d’Etat avant de poursuivre:

« J’ai été séduite par son parcours et par ce que l’opinion lui reconnaît partout où il a servi l’Etat. Son expérience est à partager. Un fonctionnaire, un agent de l’État est appelé à servir partout où besoin est. Ce qui a été son cas. Il a accédé à la fonction de sous-préfet par concours. Il n’a jamais dit qu’il a payé ou qu’il a eu un coup de pouce quelconque. Et cela doit être retenu. Je voudrais ensemble que nous puissions tirer les leçons de son expérience. Il est allé servir partout sans rechigner à la tâche, sans chercher à savoir pourquoi il est affecté à vavoua pourquoi à Soubré, pourquoi à Toumodi. Il y allait le cœur en joie parce que le devoir l’appelait dans ces localités. J’invite tous les fonctionnaires et agents de l’Etat à se souvenir de lui, son exemple qu’il est et à retenir toutes ses valeurs. La fonction publique doit revenir à ses fondamentaux et ses pratiques vertueuses qui ont été respectés par nos devanciers ».

Au nom de l’État de Côte-d’Ivoire, Mme Anne-Désirée OULOTO a fait Commandeur dans l’ordre du Mérite de la fonction publique le patriarche Souleymane Diallo sans oublier son épouse Marguerite Yocolly Epse Diallo institutrice à la retraite, également distinguée. Une double distinction accompagnée d’une enveloppe de 2 millions de francs CFA.

Le Préfet Kouadio Kouassi Eugène ,président du Conseil d’Administration de la mutuelle sociale du corps préfectoral de Côte-d’Ivoire (MUSCOP-CI) au nom de ses pairs a élevé le patriarche au rang de Membre honoraire de la MUSCOP-CI .Le Député-Maire de Marcory, l’Honorable Aby Raoul a pour sa part, au nom du Conseil Municipal décidé d’élever au rang Citoyen d’honneur avec grade de chevalier de la commune de Marcory, le patriarche qui y « vit discrètement avec les siens depuis 40 ans».

Actuel maire de la commune de Vavoua, Bonaventure Kalou a décidé de baptiser une rue de sa commune « Rue Souleymane Diallo» en reconnaissance à l’œuvre gigantesque accomplie par le patriarche. Tous ces honneurs ont été suivis d’un geste financier.

Au nom de toute la grande famille Diallo composée d’enfants, petits-enfants et arrière-petits enfants, Me Fatou Diallo, fille du patriarche a exprimé toute sa gratitude au ministre BAMBA Cheick Daniel, la ministre d’Etat Anne- Désirée OULOTO et à tous ceux qui ont bien voulu honorer son père de son vivant.

« Après tous ces témoignages, tous ces éloges empreints d’émotion à la gloire de votre père pour certains, de votre mentor, de votre inspirateur, j’ai l’immense responsabilité de prendre la parole pour vous remercier au nom de la famille, des familles alliées et amis…Merci d’avoir honoré notre père ! Merci d’avoir valorisé votre mentor ! Merci d’avoir magnifié votre devancier ! Merci d’avoir rendu hommage à cette icône qui a inspiré bien de générations », a-t-elle indiqué fort étreinte par l’émotion. Puis d’ajouter. « La noblesse ne peut engendrer que la noblesse. Honorer une personne est un fait mais l’honorer de son vivant en est que plus louable. Papa Diallo s’en souviendra à jamais ».

La projection d’un film de 13 minutes retraçant le parcours du patriarche Souleymane Diallo avec des témoignages poignants de son épouse, ses enfants, filleuls, cadres et élus de Vavoua a ponctué cette double cérémonie.

Un film que Mme Ann-Désirée OULOTO, ministre d’État, ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration entend projeter à l’ENA afin d’enseigner  » les valeurs du patriarche Souleymane Diallo » aux futurs piliers de l’administration ivoirienne.De nombreux  dons ont été collectés pour le patriarche  et  son épouse.

Né le 07 octobre 1923, le patriarche Souleymane Diallo a soufflé sa centième bougie le 07 octobre 2023.Aux côtés de ses proches et des cadres qu’il a aidé à polir, le patriarche a célébré son anniversaire. C’est sûr, le phénomène « Souleymane Diallo  » continuera d’impacter des générations et compter des milliers de filleuls.
Michaël KOUAKOU

Commentaires (Facebook)
Afficher plus

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page