La ville de Korhogo a connu une ambiance toute particulière faite de foi et mémoire, le vendredi 3 octobre 2025, lors de l’inauguration officielle de la mosquée Hadja Salamata Mariam Ouattara, en présence du Cheick Aïma Ousmane Diakité, président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM).
Ce nouvel édifice religieux, érigé par les enfants Tohé ((Malick, Hady, Annick et Djeny), en hommage à leur mère, Hadja Salamata Mariam Ouattara épouse Tohé, se veut un lieu de prière, de transmission et de cohésion sociale.
« Une mosquée est à la fois un espace sacré, un refuge spirituel et un centre communautaire », a rappelé le Cheick Diakité, soulignant son rôle dans la formation des consciences et des futurs leaders. Il a aussi demandé aux enfants Tohé d’être fiers de l’acte qu’ils viennent de poser pour la communauté et pour la Côte d’Ivoire toute entière, car leur mère, de là où elle se trouve, l’est également. « Qui n’aimerait pas être à la place de Hadja Salamata Mariam Ouattara aujourd’hui ? », a-t-il interrogé.
La cérémonie a réuni plusieurs personnalités de haut rang, dont le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, le ministre Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président de la République, et la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck. Le maire de Katiola, par ailleurs PCA du Fonds d’entretien routier (FER), le directeur général de l’Ageroute, Fabrice Coulibaly, représentant le ministre Amédé Kouakou, et le corps préfectoral conduit par le secrétaire de préfecture 1 ont assisté à la cérémonie. Les autorités locales, à l’instar du chef de canton Issa Coulibaly et du député-maire Lacina Ouattara dit Lass PR, étaient également présentes, aux côtés de nombreux cadres et fils de Korhogo.
La lecture intégrale du Saint Coran par plus de 300 imams venus des régions du Poro et du Tchologo, l’intronisation de l’imam principal Soro Djakaridja Zakaria, et la pose symbolique de la première pierre de l’école primaire confessionnelle – qui portera le même nom que la mosquée – ont été des moments forts de la cérémonie. Les imams ont d’ailleurs saisi la tribune pour implorer la miséricorde d’Allah sur la Côte d’Ivoire, pour des élections apaisées.
L’imam Samassi, de la mosquée Riviera 3, a livré un témoignage poignant sur la défunte, saluant sa piété, sa générosité et son engagement communautaire. « Cet édifice incarne l’héritage d’une femme dévouée aux valeurs de solidarité », a-t-il déclaré.
La prière de Djouma, dirigée par le Cheick Diakité, a rassemblé fidèles et dignitaires dans une atmosphère de ferveur. Le guide religieux a exhorté l’imam Soro à faire de la mosquée un modèle de respect des préceptes islamiques, tout en appelant la communauté musulmane à s’impliquer dans le processus électoral en cours, dans un esprit de paix et de responsabilité. « Prenons un moment pour méditer sur notre pays : sur ce qu’il était il y a vingt ans, et sur ce qu’il est devenu aujourd’hui. Ce chemin parcouru nous interpelle et nous engage. C’est pourquoi nous appelons les musulmans à participer massivement au processus électoral en cours. Nul ne doit rester en marge, car choisir son dirigeant est une responsabilité spirituelle autant que citoyenne. Si vous ne le faites pas, d’autres le feront à votre place. Mais surtout, faites ce choix en conscience, guidés par votre conviction intime et votre sens du devoir, en évitant des propos incendiaires », a dit le premier responsable de la communauté musulmane ivoirienne.
Le député-maire de Korhogo a remercié les donateurs de ce temple de prière et les populations de sa commune. La famille donatrice a dit sa fierté de contribuer à l’édification de la nation ivoirienne à travers cet édifice religieux. Elle a surtout salué les hautes personnalités pour l’intérêt porté à l’évènement et l’honneur fait à la famille par leur présence.
Des prières ont été formulées pour le Président de la République, des bénédictions pour la famille donatrice, et des messages d’unité pour la Côte d’Ivoire ont ponctué cette journée historique, placée sous le signe de la foi, de la mémoire et de l’espérance.
M.K