ActualitéEconomieFlash-infoInternational
A la Une

Les économies africaines sont confrontées à des déficits de capacité en matière de modélisation macroéconomique malgré des progrès, selon une nouvelle étude de la Banque africaine de développement

Abidjan, le 24 novembre 2023(La BAD)-Les pays africains sont toujours confrontés à d’importants déficits de capacité en matière de modélisation macroéconomique, malgré les énormes progrès qu’ils ont réalisés en matière de prévision, d’analyse et de gestion efficace des politiques, souligne une nouvelle étude du Groupe de la Banque africaine de développement.

Intitulé « Modèles macroéconomiques de référence pour une gestion efficace des politiques en Afrique », le rapport a été lancé le 18 novembre à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, par l’Institut africain de développement du Groupe de la Banque, en marge de la Conférence économique africaine 2023.

L’étude a porté sur 31 des 54 pays africains. Pour réaliser cette étude, le Groupe de la Banque a travaillé en partenariat avec les banques centrales et les ministères des Finances et de la Planification, avec l’appui du Consortium pour la recherche économique en Afrique, basé à Nairobi.

Kevin Chika Urama, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement, chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, a déclaré que le rapport dresse un inventaire des modèles et des capacités de modélisation dans les pays africains et examine leur pertinence par rapport aux réalités du développement, alors que le continent est confronté à des défis récurrents.

Il a souligné l’importance des modèles macroéconomiques en tant qu’outils permettant aux pays de comprendre et de prédire efficacement le comportement de leurs économies.

« Mais les modèles ne sont que des tentatives visant à simplifier les réalités de manière logique pour éclairer la prise de décision en fonction d’hypothèses, de contextes et de réalités spécifiques », a déclaré M. Urama. « La pertinence des modèles dépend donc de la mesure dans laquelle ils se rapprochent de la réalité et peuvent éclairer la prise de décision appropriée dans des contextes spécifiques ».

S’exprimant lors du lancement, Shalom Gebredingel, cheffe de cabinet et conseillère spéciale du ministre éthiopien de la Planification et du Développement, a déclaré que le rapport était plus qu’une simple collection de données.

« C’est un engagement commun en faveur d’un changement transformateur. C’est un appel à l’action, qui nous exhorte à repenser notre approche, à remettre en question nos hypothèses et à innover dans nos efforts politiques », a-t-elle déclaré.

L’Afrique est confrontée à de redoutables défis, notamment la pandémie de Covid-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ainsi que le changement climatique et ses impacts sous forme de sécheresses et d’inondations, a déclaré Mme Gebredingel.

De tels défis soulignent « l’importance cruciale pour les décideurs de comprendre et de naviguer habilement dans les interactions complexes des dynamiques mondiales, régionales et locales de nos économies », a-t-elle ajouté.

Eric Ogunleye, chef de la Division de la gestion des politiques de l’Institut africain de développement, a présenté les résultats de l’étude dont les principaux objectifs étaient de dresser un inventaire des types de modèles disponibles dans les pays africains et d’évaluer leur degré d’opérationnalité et d’adéquation à l’objectif.

Le Groupe de la Banque africaine de développement, a-t-il expliqué, tient à s’assurer que ses initiatives de développement des capacités dans les pays africains sont axées sur la demande et fondées sur leurs réalités et contextes spécifiques.

« Avant de songer à définir une initiative de développement des capacités de gestion macroéconomique pour soutenir nos pays membres régionaux, nous estimons qu’il convient d’avoir une idée précise des problèmes et des déficits de capacités sur le terrain, et c’est ce qui a motivé la réalisation de cette étude », a-t-il déclaré.

La Conférence économique africaine s’est tenue du 16 au 18 novembre 2023 à Addis-Abeba sous le thème « Les impératifs du développement industriel durable en Afrique ».

Organisée par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et le Programme des Nations unies pour le développement, la 18e édition de la conférence a réuni des experts, le secteur privé, des chercheurs et des jeunes pour discuter des défis et des perspectives de l’industrialisation en Afrique.

La BAD

Commentaires (Facebook)
Afficher plus

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page