(Agence Ecofin) – En 2024, les cours mondiaux du cacao ont enchaîné plusieurs records. Si des tensions demeurent sur le marché, le rallye des prix reste plus modéré en ce début d’année.
Le 21 février dernier, la tonne de cacao a clôturé à 8 934 $ sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de New York, marquant une troisième séance consécutive de baisse. Il s’agit du plus bas niveau des cours observé depuis 3 mois. D’après les observateurs, cette plongée des prix du cacao est principalement liée aux récents mouvements sur les marchés.
Une analyse des données sur la plateforme YCharts révèle ainsi que le nombre total de contrats à terme sur le cacao en cours sur l’ICE (ICE Cocoa Futures Open Interest) a atteint 115 974 au 17 février contre 121 018 une semaine plus tôt et 250 109 le 20 février 2024.
Cette baisse indique des liquidations de positions longues par les fonds spéculatifs afin de récupérer leurs bénéfices, ce qui suggère que les acteurs misent à court terme sur un retournement du marché.
Sur ces dernières semaines, plusieurs sources du marché, interrogées par Reuters, ont pronostiqué une baisse de 30 % des cours mondiaux d’ici la fin 2025 avec le ralentissement de la demande. Avec la flambée des prix du cacao tout au long de l’année 2024, les chocolatiers ont été impactés au niveau de leur approvisionnement en cacao physique alors que les contrats à terme sécurisés depuis quelques mois sont arrivés à expiration.
Le 4 février dernier, Mondelez a notamment prévenu ses clients que les prix du chocolat pourraient grimper entre 30 et 50 % alors que Hershey annonçait le 7 février qu’il comptait reformuler ses produits afin d’en réduire la teneur en cacao.
Si globalement, il y a un consensus sur l’effet de la baisse de la demande sur les prix, les incertitudes demeurent cependant sur l’évolution de l’offre et sa répercussion sur la situation du marché.
« On sait que les prix élevés peuvent inciter à augmenter la production en Amérique du Sud, au Nigeria et au Cameroun, mais la situation générale dépendra surtout des bonnes récoltes de la Côte d’Ivoire et le Ghana. Sur ce point, il y a encore des incertitudes parce que nous devons encore attendre le prochain cycle de production qui va démarrer en avril. Des conditions climatiques favorables dans ces deux pays devraient entraîner une hausse de la production mondiale et nous pourrions voir un petit surplus en cette année. Mais il faut attendre et voir comment est-ce que les choses évoluent dans les prochains mois », a confié à l’Agence Ecofin, Steve Wateridge, expert mondial du cacao chez Tropical Research Services.
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