𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐮𝐧 𝐩𝐢𝐥𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐜𝐫𝐨𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐫é𝐠𝐢𝐨𝐧 𝐠𝐫â𝐜𝐞 à 𝐬𝐚 𝐫é𝐬𝐢𝐥𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐞𝐭 à 𝐬𝐨𝐧 𝐯𝐨𝐥𝐨𝐧𝐭𝐚𝐫𝐢𝐬𝐦𝐞 𝐞𝐧 𝐦𝐚𝐭𝐢è𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐫é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐬, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐟𝐟𝐨𝐫𝐭𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐝𝐨𝐢𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐫é𝐬𝐨𝐮𝐝𝐫𝐞 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐝é𝐟𝐢𝐬.
Au cours de la dernière décennie, la Côte d’Ivoire a enregistré de bons résultats sur le plan économique. La croissance du PIB a été en moyenne de 6,4 %, l’inflation a oscillé autour de 2,2 % et le pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté national a diminué. Le pays a maintenu sa stabilité macroéconomique malgré les chocs importants qui ont secoué le monde ces dernières années.
Pourtant, des obstacles structurels persistent, notamment l’informalité de l’emploi qui a diminué mais reste élevée compliquant la tâche du pays qui vise à instaurer une croissance plus forte et plus inclusive, élargir l’assiette des impôts et approfondir la transformation économique en cours. Dans le même temps, le poids du secteur cacao et la concentration de l’industrie et des services dans les zones côtières rendent la Côte d’Ivoire vulnérable aux effets du changement climatique. La diversification économique en cours devrait contribuer à renforcer davantage la résilience économique.
Les services et le conseil d’administration du FMI ont examiné la situation du pays lors des consultations et des revues de 2024 réalisées (et récemment achevées) au titre de l’article IV au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Alors que la Côte d’Ivoire continue de progresser pour rejoindre les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et de lutter contre le changement climatique, la rédaction des Focus-pays du FMI s’est entretenue avec le ministre ivoirien des Finances et du Budget, 𝐀𝐝𝐚𝐦𝐚 𝐂𝐨𝐮𝐥𝐢𝐛𝐚𝐥𝐲, et le chef de mission du FMI, 𝐎𝐥𝐚𝐟 𝐔𝐧𝐭𝐞𝐫𝐨𝐛𝐞𝐫𝐝𝐨𝐞𝐫𝐬𝐭𝐞𝐫.
𝐋𝐚 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐞𝐧 𝐯𝐨𝐢𝐞 𝐝’𝐨𝐛𝐭𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐮𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 à 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐦é𝐝𝐢𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝐬𝐮𝐩é𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞. 𝐐𝐮𝐞𝐥 𝐫ô𝐥𝐞 𝐥𝐞 𝐅𝐌𝐈 𝐣𝐨𝐮𝐞-𝐭-𝐢𝐥 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐢𝐝𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 à 𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐧 œ𝐮𝐯𝐫𝐞 𝐥’𝐚𝐦𝐛𝐢𝐭𝐢𝐞𝐮𝐱 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐝é𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬 ?
𝐀𝐝𝐚𝐦𝐚 𝐂𝐨𝐮𝐥𝐢𝐛𝐚𝐥𝐲 : La Côte d’Ivoire est devenue le moteur de la croissance et de la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Au cours de la dernière décennie, en comparaison avec les moyennes de l’Afrique subsaharienne, la croissance du PIB de la Côte d’Ivoire est environ 3 points de pourcentage au-dessus, et l’inflation près de 4,4 points de pourcentage en dessous. Des investissements publics constants dans les infrastructures hautement prioritaires et à portée sociale ont contribué à réduire la pauvreté, en dépit d’un contexte marqué par l’afflux croissant de réfugiés en provenance de pays voisins.
Le soutien du FMI a joué un rôle important. Malgré les effets des rudes chocs qui se sont succédé partout dans le monde, l’ajustement déterminant opéré dans le cadre de son programme appuyé par le MEDC et la FEC depuis 2023 a préservé la stabilité macroéconomique de la Côte d’Ivoire et lui a permis de devenir le premier pays d’Afrique subsaharienne à revenir sur les marchés financiers internationaux depuis 2022. L’agence Standard and Poor’s a récemment relevé la note de la dette souveraine de notre pays à BB, l’une des trois meilleures notes en Afrique.
Parallèlement, l’accord au titre de la FRD, approuvé en mars 2024, nous aide à relever les défis que pose de plus en plus le changement climatique. Notre engagement continu en faveur des réformes en particulier dans le cadre de ces deux programmes devrait aider la Côte d’Ivoire à atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et à renforcer sa résilience face au changement climatique.
𝐏𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐭é𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐞-𝐭-𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐮𝐧 𝐫ô𝐥𝐞 𝐬𝐢 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐚𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐫é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭é𝐬 ?
𝐎𝐥𝐚𝐟 𝐔𝐧𝐭𝐞𝐫𝐨𝐛𝐞𝐫𝐝𝐨𝐞𝐫𝐬𝐭𝐞𝐫 : La mobilisation des recettes intérieures est essentielle pour créer la marge de manœuvre budgétaire nécessaire qui servira à répondre aux besoins en matière de protection sociale et d’infrastructures hautement prioritaires de la Côte d’Ivoire, tels que l’éducation, la santé et les transports. C’est tout cela qui soutiendra le programme ambitieux de transformation économique du pays dont l’objectif est d’obtenir le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
Jusqu’à présent, les efforts de mobilisation des recettes intérieures ont permis de réaliser des progrès significatifs, notamment vis-à-vis de l’objectif de respecter la norme de déficit de l’Union économique et monétaire ouest-africaine de 3 % du PIB d’ici 2025. Ces efforts ont également été essentiels pour préserver la note de la Côte d’Ivoire qui présente un risque « modéré » de surendettement, et plus largement, pour permettre au pays de continuer d’obtenir l’une des meilleures notes de crédit d’Afrique subsaharienne.
Pour tirer parti de ces bons résultats, les autorités ont récemment adopté une stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme qui fournit une feuille de route vers l’établissement d’un système fiscal plus juste, plus simple et plus inclusif. Ce système est conçu pour améliorer les résultats et faire progresser la mobilisation des recettes de façon plus autonome, avec le solide soutien de la population.
𝐐𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐨𝐫𝐢𝐭é𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐦é𝐥𝐢𝐨𝐫𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐜𝐥𝐢𝐦𝐚𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐫𝐨î𝐭𝐫𝐞 𝐥’𝐢𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐩𝐫𝐢𝐯é 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐝é𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬 ?
𝐀𝐝𝐚𝐦𝐚 𝐂𝐨𝐮𝐥𝐢𝐛𝐚𝐥𝐲 : Pour stimuler la productivité du secteur privé et la diversification économique, la Côte d’Ivoire tend à privilégier la prestation de services publics de premier ordre, notamment dans le secteur de l’énergie, et l’amélioration de la gouvernance. Pour cela, nous devons agir principalement dans le renforcement du capital humain, l’inclusion financière et la résilience au changement climatique. Le gouvernement continuera à réduire la part du travail informel en s’attaquant aux inégalités entre les genres, en proposant des formations professionnelles en ligne avec les besoins du secteur privé, en facilitant encore plus les démarches d’inscription officielle d’enregistrement des entreprises et en élargissant la protection sociale et la couverture médicale universelle , des points qui s’alignent tous sur notre plan national de développement.
En outre, le gouvernement s’est engagé à respecter le cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, conformément aux recommandations du Groupe d’action financière (GAFI). L’objectif est de sortir dès que possible de la « liste grise » du GAFI en s’appuyant sur les progrès significatifs accomplis jusqu’à présent et en mettant en œuvre rapidement les mesures restantes du plan d’action.
𝐐𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐧𝐜𝐢𝐩𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐯𝐮𝐥𝐧é𝐫𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐥𝐢𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐅𝐌𝐈 𝐚𝐢𝐝𝐞-𝐭-𝐢𝐥 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 à 𝐲 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐞 ?
𝐎𝐥𝐚𝐟 𝐔𝐧𝐭𝐞𝐫𝐨𝐛𝐞𝐫𝐝𝐨𝐞𝐫𝐬𝐭𝐞𝐫 : De par la hausse des températures et du niveau de la mer, et en raison des variations des régimes de pluie qui augmentent les risques d’inondation et d’érosion côtière, la Côte d’Ivoire est sensiblement vulnérable au changement climatique. Étant donné que le pays, qui est le plus grand producteur et exportateur mondial de cacao, dépend fortement de l’agriculture, et que les activités industrielles et de services sont concentrées dans les zones côtières, il est important de continuer de mettre en place les mesures nécessaires, pour éviter un impact qui pourrait être considérable sur l’économie du pays.
Le pays s’est lancé dans un ambitieux programme de réformes appuyé par le FMI et un accord de 1,3 milliard de dollars au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité. Ce programme s’articule autour de six piliers clés : l’intégration du climat dans les aspects clés de la gestion des finances publiques ; le renforcement de la gouvernance des politiques climatiques ; le renforcement des mesures de protection pour le secteur agricole ; la création d’un cadre pour un financement vert et durable ; le renforcement de la résilience face aux aléas climatiques ; et le contrôle et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
À l’issue d’une table ronde conjointe sur le financement de l’action climatique qui a réuni en juillet les autorités, le FMI et la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire a annoncé lors des récentes réunions de la COP29 un large éventail d’initiatives visant à attirer encore plus de financements en faveur du climat. Il s’agira notamment de renforcer la coordination de l’appui budgétaire, y compris les dons, d’accélérer la mise en œuvre des projets d’adaptation grâce à un mécanisme de financement de la préparation de projets, de créer une facilité de financement vert pour la Côte d’Ivoire afin de favoriser la croissance verte et de fournir un meilleur soutien au financement de l’investissement privé.
Source: https://www.imf.org/fr