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Prix Nobel de l’économie : trois lauréats primés «pour leurs travaux sur les banques et les crises financières»

Le prix Nobel d’économie clôt ce lundi la saison des célèbres récompenses décernées depuis Stockholm, en Suède.

Abidjan,le 11 octobre 2022 ( Le Parisien )-Il était un des grands visages de la crise de 2008 : le prix Nobel d’économie a été décerné lundi à Ben Bernanke, l’ancien président la banque centrale américaine (Fed) et ses compatriotes Douglas Diamond et Philip Dybvig, pour leurs travaux sur les banques et leurs sauvetages nécessaires durant les tempêtes financières.

L’ex-banquier central, même s’il n’a pas empêché la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers en 2008, est resté dans l’histoire économique récente comme l’ »hélicoptère Ben », qui a ouvert les vannes financières de la Fed pour ne pas reproduire les erreurs des tours de vis trop brutaux de ses prédécesseurs des années 1930, qui avaient contaminé le marasme boursier à la production et à l’emploi.

L’ancien professeur d’économie, spécialiste de la Grande dépression, avait quitté son poste à la tête de la Federal Reserve il y a huit ans en voyant salué son rôle pour sortir l’économie américaine de la crise. Le trio récompensé « a significativement amélioré notre compréhension du rôle des banques dans notre économie, particulièrement durant les crises financières, ainsi que la façon de réguler les marchés financiers », a salué le jury Nobel.

Des recherches sur l’effondrement des banques
« Une importante découverte de leurs recherches », dont les travaux commencent à partir des années 1980, « a été de montrer pourquoi éviter l’effondrement des banques est vital », a souligné le comité de l’Académie suédoise des sciences chargé de décerner le prix.

Agé de 68 ans, Ben Bernanke a été président de la Federal Reserve (Fed) entre 2006 et 2014, bail marqué par la crise financière de 2008-2009 et la chute de la banque américaine Lehman Brothers. La plus grande faillite bancaire dans l’histoire des Etats-Unis avait déclenché une crise financière mondiale et souligné le risque posé par des géants bancaires « too big to fail » (« trop grands pour faire faillite »).

L’ancien banquier central a notamment analysé la Grande Dépression des années 1930, la pire crise économique de l’histoire moderne, a souligné le jury Nobel. Il a notamment montré comment les retraits massifs – les « bank runs » (« sprint à la banque ») – « étaient un facteur décisif dans la prolongation et l’aggravation des crises ». Le jury ne fait toutefois aucune référence directe à l’action de Ben Bernanke à la tête de la Fed dans les motivations de son prix.

Un prix Nobel parfois critiqué
Douglas Diamond, né en octobre 1953, et Philip Dybvig, 67 ans, respectivement professeurs à l’université de Chicago et à l’université Washington de Saint-Louis, ont quant à eux développé des modèles théoriques montrant pourquoi les banques existent et pourquoi leur rôle dans la société les rend vulnérables à la rumeur sur leur effondrement imminent. Ces travaux ont notamment débouché sur le modèle Diamond-Dybvig sur les paniques bancaires « autoréalisatrices », rappelle le comité Nobel.

N’est-il pas paradoxal donner un prix pour le besoin de sauver les banques à celui qui était à la barre pour la plus grande d’entre elles ? Joint par le jury Nobel, Douglas Diamond a reconnu qu’il aurait « sans doute été mieux » si la faillite de Lehman avait pu être évitée, mais que celle-ci avait eu lieu trop brutalement pour faire autrement. « Il aurait été mieux de trouver une façon plus accomodante, moins instable et imprévue pour résoudre Lehman Brothers », a-t-il dit.

Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d’Alfred Nobel, ce prix créé par la Banque centrale suédoise « à la mémoire » de l’inventeur s’est ajouté en 1969 aux cinq traditionnelles récompenses (médecine, physique, chimie, littérature et paix), lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de « faux Nobel ». Cette année, deux Français ont été distingués par un prestigieux Nobel : Annie Ernaux, en littérature, et Alain Aspect en physique.

Le Parisien

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