Ahoua Don Mello, un proche de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo, a annoncé jeudi sa candidature à la présidentielle de 2025, affirmant vouloir « faire partir Alassane Ouattara par les urnes », et éviter « la politique de la chaise vide ». La présidentielle ivoirienne est prévue pour octobre 2025.
L’ancien patron du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), 67 ans, a officialisé sa candidature à la Maison de la presse d’Abidjan, au Plateau, estimant qu’« il y a urgence » face à la volonté du président sortant de briguer un nouveau mandat. « Unis, nous ferons partir M. Ouattara et son régime du pouvoir par les urnes », a-t-il lancé devant ses partisans et la presse.
Vice-président de l’Alliance internationale des BRICS, M. Don Mello a inscrit sa démarche dans une logique « souverainiste et panafricaniste ». « Ma candidature est une offre aux souverainistes et panafricanistes du PPA-CI, de la Côte d’Ivoire, d’Afrique et de la diaspora, pour que nous ne manquions pas le train des BRICS », a-t-il déclaré, en appelant à une alternance « démocratique » après 14 années de pouvoir d’Alassane Ouattara.
Proche compagnon de Laurent Gbagbo depuis les années 1980, M. Don Mello a retracé son parcours militant, rappelant sa participation à la création du Front populaire ivoirien (FPI) en France et sa fidélité à la gauche « souverainiste ». Selon lui, la candidature de précaution qu’il propose vise à éviter la « politique de la chaise vide » après l’exclusion de M. Gbagbo de la liste électorale.
Cette option, a-t-il expliqué, vise à compléter « une légitime colère » exprimée dans la rue par des manifestations démocratiques et à « multiplier les chances de l’alternance ».
« Nous devons éviter de répéter 2020 », a lancé M. Don Mello, en référence au scrutin présidentiel boycotté par l’opposition. « Si nous ne prenons aucune précaution, nous risquons de revivre la même situation. Or 2020 n’a pas permis de changer de régime, ni d’arrêter l’humiliation de Laurent Gbagbo », a-t-il insisté.
Se présentant comme « toujours Gbagbo », le candidat assure que sa démarche n’est pas une trahison mais une stratégie pour battre M. Ouattara. « Mon choix est réfléchi, non pas pour être complice, mais pour le faire partir du pouvoir », a-t-il souligné, ajoutant que si Laurent Gbagbo redevenait éligible, ces candidatures « de précaution » deviendraient « caduques ».
En interne, M. Don Mello a indiqué que les discussions se poursuivent avec le PPA-CI pour « éviter toute contradiction » avec la ligne officielle du parti. Pour l’heure, il appelle à convaincre les électeurs et « tous les leaders » de l’opposition pour mener une lutte commune afin de « faire partir M. Ouattara par les urnes ».
J.A