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Finances publiques Dette des pays africains : « la proposition du G20 doit être corrigée » (Commission économique pour l’Afrique)

Abidjan, le 07 juillet 2023(Agence Ecofin) - La responsable de la Commission économique pour l’Afrique reste constante avec les engagements de l’institution en vue d’une restructuration de la dette des pays africains sur le marché international. Une question qui est devenue centrale pour le développement de la région.

Dans une note publiée ce vendredi 7 juillet, Hanan Morsy (photo), la secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a exprimé son avis à propos du cadre d’allègement de la dette proposé par le G20 aux pays à faible revenu, y compris ceux d’Afrique.

Selon elle, ce cadre doit être corrigé pour inclure les pays à revenu intermédiaire qui font également face à des difficultés de liquidités. Elle estime que le Fonds monétaire international (FMI) devrait jouer un rôle central dans ces négociations en fournissant aux pays les ressources en devises dont ils ont besoin pendant les périodes de négociation.

La diplomate égyptienne souligne également l’importance d’établir une comparabilité claire des formules de traitement de la dette pour minimiser les litiges techniques futurs. Ces déclarations interviennent à la suite d’un sommet à Paris, qui a abordé la question d’une nouvelle architecture financière internationale plus équitable pour les pays à faible revenu, en mettant particulièrement l’accent sur l’Afrique. Ce sommet a abouti à de nouveaux engagements et à l’établissement d’un calendrier.

Actuellement, le cadre commun du G20 pour les pays africains s’avère inefficace pour aborder la question de la dette. Le processus mis en place en novembre 2020 pour compléter l’initiative précédente de suspension de la dette présente des réalisations diverses. Certains pays, tels que le Tchad, la Zambie et l’Ethiopie, ont demandé un allègement de dette au titre du Cadre commun en début d’année 2021, mais l’Ethiopie n’a pas encore vu sa dette restructurée. Le Tchad a conclu un accord de principe fin 2022 et la Zambie n’a conclu un accord de restructuration de la dette que le mois dernier. Ces retards montrent que le cadre commun n’a pas répondu aux attentes, selon Mme Morsy.

La question de la dette des pays africains est encore perçue à travers le prisme de la perception du marché international de la dette, qui ne reconnaît pas suffisamment les efforts de résilience entrepris par la région. Les pays africains ont une marge de manœuvre plus limitée pour mener des politiques de création monétaire, contrairement à des pays comme le Japon, les Etats-Unis et ceux de la Zone euro, qui ont des niveaux d’endettement élevés par rapport à leur PIB.

Les données de la Banque mondiale révèlent qu’à fin 2021, le rythme d’endettement des pays africains sur les marchés internationaux était en baisse pour la troisième année consécutive. Malgré la faiblesse de leurs ressources financières, la région a été durement touchée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et doit faire face à une conjoncture difficile au niveau international, notamment en ce qui concerne l’énergie et l’inflation.

Selon les statistiques les plus récentes de l’Institute of International Finance (IIF), la dette mondiale atteignait 305 000 milliards de dollars (335 % du PIB mondial) à la fin du premier trimestre 2023. Bien que les chiffres spécifiques pour les pays africains ne soient pas encore disponibles, on estime qu’elle n’a pas encore dépassé les 850 milliards de dollars (moins de 50 % du PIB de la région). Des cas tels que la Zambie, le Ghana et d’autres pays sont souvent cités pour souligner les défis auxquels la région est confrontée, malgré son potentiel économique souvent sous-évalué.

La CEA met en avant ces problématiques et propose des solutions concrètes pour résoudre la question de la dette des pays africains. Il est essentiel que les pays africains bénéficient d’un traitement équitable et que des mesures soient prises pour restructurer la dette de manière efficace. Une telle approche permettrait de libérer des ressources financières pour des investissements productifs, de soutenir le développement économique et social de la région et de promouvoir une plus grande équité au niveau mondial.

Agence Ecofin

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