En Côte d’Ivoire, la période du contentieux des listes électorales est prolongée. Ce moment permet à tous de contester le contenu de ces listes cruciales pour la présidentielle d’octobre. Il s’achèvera finalement mardi, et promet d’être lourd.
La plateforme proche de l’ex-président Laurent Gbagbo Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) accuse la Commission électorale indépendante et la majorité de fraude organisée. Jean-Gervais Tchéidé, vice-président d’EDS, parle de plusieurs centaines de milliers de personnes ajoutées illégalement sur la liste électorale. Il s’agirait essentiellement d’étrangers, selon lui.
« C’est ahurissant et énorme », réagit Jean-Gervais Tchéidé. Il explique que le mouvement a notamment effectué un croisement par ordinateur avec la liste utilisée en 2010. Le responsable dénonce également la corruption d’agents de la CEI, qui auraient reçu de l’argent pour ajouter des personnes sur le document.
La CEI, elle, rétorque que la période de contentieux est là pour ça, que la procédure est prévue, et qu’une personne a le droit de demander la radiation d’une autre. Mais attention, « il faut apporter la preuve. On ne se cache pas derrière un délit de faciès ou de patronyme », répond Emile Ebrottié, porte-parole de la Commission.
EDS a également déposé un recours concernant Laurent Gbagbo lui-même et son absence des listes électorales. Pour le mouvement, l’ex-président serait victime d’une manipulation, à cause d’une condamnation par contumace qui ne devrait pas l’empêcher de voter.
RFI