À un an des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, la situation sociale et politique est marquée par une montée des tensions. Dans une publication de Linfodrome datée du 30 octobre 2024, le Rassemblement Démocratique Ivoirien (RDI), par la voix de son président Chérif Hamed Haïdara, exprime ses inquiétudes. Plaidant pour un report du scrutin, M. Haïdara estime qu’un délai d’un an pourrait aider à apaiser le climat et garantir des élections inclusives et sereines.
Révision de la liste électorale : Une condition de légitimité
Pour M. Haïdara, la révision de la liste électorale est un enjeu central pour la crédibilité des élections. Il appelle à un « toilettage » approfondi de cette liste, visant à écarter les personnes décédées et les identités douteuses. Cette action renforcerait la transparence et permettrait de garantir que seuls les citoyens habilités puissent voter. Dans cette optique, le RDI a également lancé une campagne de sensibilisation, particulièrement à destination des jeunes, afin d’encourager une large participation démocratique. Ce processus, selon lui, est essentiel pour instaurer un climat de confiance autour du scrutin.
Des divisions politiques internes préoccupantes
Le paysage politique ivoirien est également marqué par des divisions au sein des grands partis, notamment le RHDP et le PDCI-RDA. Ces tensions internes, associées à l’exclusion de figures de l’opposition comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro de la liste électorale, constituent pour Haïdara des signes inquiétants. Il redoute que cette situation fragilise la préparation au scrutin de 2025 et contribue à une élection non représentative de l’ensemble des voix du pays.
La nécessité d’un consensus national pour éviter la crise
Conscient des risques, Chérif Hamed Haïdara appelle à un consensus national pour éviter une crise post-électorale. Il propose un report de l’élection, la réintégration des candidats exclus, et un arrangement politique pour nommer Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara « Haut-Conseillers de la République ». Selon lui, cette transition permettrait de créer un cadre apaisé et inclusif. Haïdara rappelle l’importance de préserver la stabilité ivoirienne, affirmant que seul un dialogue national réunissant toutes les forces politiques et la société civile pourrait permettre de surmonter les divisions et d’assurer une élection véritablement démocratique.
En écho à l’unité des Ivoiriens célébrée lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, M. Haïdara estime que la paix doit primer sur les impératifs de calendrier, car seule une Côte d’Ivoire apaisée pourra envisager sereinement l’avenir.
JEAN ELENE NANOU