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Les hommes de médias s’outillent en finances publiques

Renforcement des capacités

La participation des citoyens dans le processus budgétaire est de 7% selon des enquêtes réalisées en 2019.Un taux faible qui interpelle à plus d’un titres.C’est donc dans l’optique de renforcer les mécanismes de transparence ,de redevabilité et de participation citoyenne dans la gestion des finances publiques,que 30 journalistes et animateurs radios de Côte d’Ivoire ont été outillés lors d’un atelier de renforcement des capacités les 21 et 22 janvier à Angré ( Abidjan).Cette formation qui s’inscrit dans le Projet « Finances Publiques, Notre Affaire à tous » est l’oeuvre de la Fondation KONRAD ADENAUER STIFTUNG en collaboration avec l’Union Européenne (UE) et Actions pour la Protection des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (APDH-CI).

Heureux et enthousiastes à l’entame de cet atelier de renforcement,les 30 journalistes et animateurs des radios communautaires se sont délectés des différents modules concoctés par les deux experts en l’occurrence Dr. Noula LAMA et Guy Assane YAPI au cours des 48 heures . Des finances publiques et le rôle des journalistes ,le premier module développé en passant par l’information budgétaire : un devoir pour l’administration,le contrôle citoyen de l’action publique pour le volet Finances publiques assuré avec mastria par le Docteur Nouna Lama jusqu’au volet journlisme économique ponctué par le Code de Déontologie du métier de journaliste, le journalisme économique:Contexte et Particularité , et Techniques d’investigation en matière de journalisme,Sources et methodologies de construction de productions journalistiques ,distillé par Guy-Assane Yapi ,tous les modules ont énormément séduit les stagiaires.Les échanges passionnés entre les experts et stagiaires sont la grosse illustration.

 » Le citoyen doit demander des comptes à l’État »

Les lignes initiales de l’intervention du Dr Nouna Lama se sont résumées en une approche definitionnelle des syntagmes ou expressions qui constituent l’essence même du corpus  » Finances publiques » .Ainsi,il décline les « Finances publiques » comme  » l’argent que le peuple donne à l’Etat la personne morale pour sa gestion », a-t-il dit avant d’ajouter . » Les finances publiques ce sont les ressources et les charges des personnes publiques . C’est également comment l’Etat se procure ses ressources et comment il les dépense .Les finances publiques renvoient ici au budget ».Les finances locales ,elles ,renvoient  » aux finances dans les collectivités locales et territoriales.Elles étudient le budget des collectivités locales ». Soulignant l’intérêt qu’ont les citoyens à s’intéresser aux Finances publiques, l’Enseignant -Chercheur les a invités à demander des comptes à l’Etat. C’est en cela que la redevabilité et la transparence interviennent . »Le citoyen est au début et la fin de la chaîne.Il est contribuale et bénéfiaire. La constitution et les lois que les députés ont votées en 2014, disent que pour respecter la transparence budgétaire, le Gouvernement ivoirien doit forcément informer la population sur la manière dont il gère l’argent public. C’est un droit pour la population », a-t-il expliqué.Les trois axes majeurs du budget à savoir la préparation du budget ,l’éxecution et le contrôle de l’exécution du budget ainsi que les objectifs du contrôle citoyen de l’action publique ( CCAP) ont également constitué les principales articulations de l’Expert Nouna Lama.

« Savoir formuler son hypothèse de départ »

Face aux stagiaires pour la deuxième et ultime journée de la formation ,Guy-Assane Yapi s’est ingenié à définir le code de déontologie du métier de journaliste .Selon lui ,il se définit comme un  » document regroupant un ensemble de droits et de devoirs qui régissent une profession ,la conduite de ceux qui l’exercent ,les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public », a-t-il dit avant de passer au crible les différents articles.Le décor planté ,le Directeur de Publication du Magazine Eco-diplomate a poursuivi avec le journalisme économique ,les techniques d’investigation ,les sources et methodologies de construction de productions journalistiques.À propos de l’investigation qui nécessite du  » temps ,le détail et une recherche poussée » ,l’expert a mis en lumière les quatre étapes fondamentales pour son succès.Il s’agit de  » la recherche , l’organisation ,la rédaction et la publication ».Mais avant toute recherche ,il faut privilégier  » la technique par hypothèse » et toujours  » savoir formuler son hypothèse de départ ». Guy-Assane Yapi a évoqué les différentes sources orales ,écrites, virtuelles , étatiques et non étatiques.Il n’a pas manqué d’inviter les stagiaires à avoir des contacts dans les différentes structures nationales et internationales afin d’être au fait de leurs actualités.

Une joie partagée

Au contact des 30 journalistes et animateurs de radios communautaires pendant 48 heures ,Alain Nguessan le Chargé de Projet « FIPNAT » n’a pas caché sa joie au soir de cet atelier de renforcement des capacités. » Nous sommes très heureux du succès de cet atelier.Au début ,nous avons eu des difficultés pour réunir les journalistes mais de bouche à oreille ,les choses sont allées vite et nous avons eu plus de 30 journalistes pour enfin en retenir que 30.Nous tenons à dire merci à nos stagiaires » , a-t-il indiqué.Une joie partagée par plusieurs journalistes présents. » Ce fut un bonheur d’avoir assisté à cet atelier.C’est toujours bien d’apprendre de nouvelles choses.Ça booste votre carrière et vous rend performante »,s’est réjouie Nadège Koffi ,journaliste économique et Sécretaire Générale de l’AJEFCI.

Wilane Paté ,journaliste indépendant ,abonde dans le même sens . »C’est une formation qui arrive à point nommé dans la mesure où l’état a entrepris depuis quelques temps des audits relatifs à la bonne gestion des finances publiques. Il est opportun pour les journalistes de bien suivre cette actualité. Et, la récente formation nous fournit l’outillage nécessaire pour mieux comprendre et mener nos investigations afin de mieux informer le public sur l’utilisation faite de leur argent, notre argent ».

Du côté des animateurs de radio communautaires,la coloration en terme de satisfaction est la même. » Ce sont des sentiments de satisfaction qui m’animent.J’ai appris de nouvelles notions sur les finances publiques.Cela m’aidera dans la suite de ma carrière « ,a déclaré Samira DAKOURY , Journaliste à la radio Amitié Yopougon.

Le Projet « Finances Publiques, Notre Affaire à tous » a été cofinancé par l ’Union Européenne (UE), Actions pour la Protection des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (APDH-CI) et la Fondation KONRAD ADENAUER STIFTUNG a hauteur de 600 millions de francs CFA.Quatorze localités de la Côte d’Ivoire sont visées par ce projet.Cet atelier de renforcement des capacités des journalistes et animateurs des radios communautaires s’est achevé par une remise de diplômes de participation.

Michaël KOUAKOU

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