Lors du sommet Finance en commun qui se tient actuellement au Cap, le vice-président de la Banque africaine de développement chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation, Solomon Quaynor, a appelé à accélérer le développement de projets d’infrastructure verte bancables, et ce à grande échelle, soulignant que l’Afrique ne peut se permettre des délais de développement des infrastructures de dix ans.
S’exprimant lors d’une session intitulée « Assistance technique innovante : combler le déficit d’infrastructures en Afrique », M. Quaynor a déclaré que l’Afrique devait combler son déficit d’infrastructures en donnant la priorité à la préparation et au développement de projets d’infrastructures vertes, en veillant à ce que les instruments des secteurs public et privé soient utilisés efficacement. Il a souligné que les progrès futurs reposaient sur :
La création d’un marché contestable pour des développements d’infrastructures bancables réussis
L’accélération des développements de projets d’infrastructures vertes réussis dans un délai de trois ans au lieu de dix ans.
Le renforcement des gestionnaires de développement d’infrastructures et d’actifs tels qu’Africa50, ainsi que des plateformes de développement de projets d’infrastructures vertes évolutives telles que l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA) afin de mobiliser des investissements à grande échelle.
Le continent africain ayant besoin d’investissements importants pour combler les lacunes en matière d’infrastructures et d’industrialisation, l’événement a exploré la manière dont les institutions de financement du développement, les partenaires multilatéraux, les banques publiques nationales de développement, les organismes philanthropiques et le secteur privé peuvent tirer parti de l’assistance technique pour favoriser une transformation économique durable. Les intervenants ont souligné la nécessité que l’assistance technique soit non seulement catalytique, mais également structurée de manière à maximiser la participation du secteur privé et à renforcer l’efficacité du financement du développement.
M. Quaynor a souligné que l’assistance technique devrait également être conçue pour dérisquer les investissements et créer l’environnement propice nécessaire à la mobilisation des capitaux privés.
« Des mécanismes d’assistance technique innovants nous permettent de combler les déficits de financement, de renforcer les capacités institutionnelles et d’accélérer la mise en œuvre de projets transformateurs. Nous devons repenser la manière dont nous déployons l’assistance technique pour nous assurer qu’elle débouche sur des investissements durables et évolutifs », a-t-il souligné.
La Banque africaine de développement intègre des instruments des secteurs public et privé, garantissant une approche axée sur les solutions pour le développement de projets d’infrastructure. Pour combler le déficit d’infrastructures en Afrique, la préparation et le développement des projets doivent aller de pair, car le manque de projets bancables reste un défi majeur. En outre, les gouvernements doivent prendre l’initiative de créer un environnement propice à la participation du secteur privé afin d’éviter les demandes d’exclusivité de la part des investisseurs privés. La rapidité et la qualité sont essentielles.
« L’Afrique ne peut plus soutenir des projets d’infrastructure dont le développement prend sept à dix ans. Nous devons accélérer le développement pour livrer dans les trois ans tout en donnant la priorité aux infrastructures vertes », a déclaré M. Quaynor.
L’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA) est une initiative transformationnelle lancée par la Banque africaine de développement, en partenariat avec Africa50 et la Commission de l’Union africaine, qui fournit aux promoteurs locaux les compétences, le financement et le soutien au codéveloppement nécessaires de la part de promoteurs d’infrastructures expérimentés afin d’accélérer le développement d’infrastructures durables. La Banque se concentre sur la création d’un marché pour le développement de projets réussis, garantissant une plus grande concurrence, une plus grande échelle et une plus grande rapidité, et augmentant le nombre de projets d’infrastructures vertes réussis. En combinant la préparation et le développement de projets, des initiatives telles que l’AGIA favorisent des solutions évolutives, bancables et durables pour l’avenir du continent.
L’un des principaux points à retenir de la discussion a été l’importance d’aligner l’assistance technique sur les besoins des gouvernements et des investisseurs privés. En se concentrant sur le renforcement des capacités, les réformes réglementaires et la préparation des projets, l’assistance technique peut améliorer la bancabilité des projets et débloquer de nouvelles possibilités de financement. Les participants ont également exploré la manière dont les solutions numériques et les plateformes de partage des connaissances peuvent améliorer l’efficacité et l’impact des programmes d’assistance technique.
Alors que la Banque africaine de développement continue de promouvoir la croissance économique de l’Afrique, M. Quaynor a réitéré l’engagement de l’institution à favoriser les partenariats qui stimulent l’innovation en matière d’assistance technique. La Banque travaille activement avec ses partenaires au développement pour s’assurer que l’assistance technique est déployée de manière stratégique, renforçant ainsi les objectifs plus larges de la Banque dans le cadre de ses cinq grandes priorités, en particulier l’industrialisation et l’intégration du développement des infrastructures.
Le Sommet Finance en commun sert de plateforme essentielle pour renforcer la collaboration entre les banques publiques de développement et les institutions financières. Les discussions de cette année au Cap ont souligné la nécessité de nouvelles approches en matière d’assistance technique qui non seulement soutiennent des projets individuels, mais contribuent également à un changement systémique à travers le paysage financier et d’investissement du continent.
BAD