Cacao Côte d’Ivoire : les exportateurs locaux de cacao obtiendront un coup de pouce financier en 2024/2025
(Agence Ecofin) – En Côte d’Ivoire, la commercialisation interne et externe du cacao est semi-libéralisée depuis les réformes de 2012. Si ce système présente plusieurs avantages, l’un de ses inconvénients majeurs a été la marginalisation des opérateurs locaux.
En Côte d’Ivoire, les acteurs nationaux actifs dans l’exportation de cacao bénéficieront d’un soutien public renforcé sur les prochaines saisons. Selon des sources citées par Reuters, le gouvernement envisage en effet de débloquer une subvention annuelle de 10 milliards Fcfa (17 millions $) sur les 4 prochaines saisons à partir de 2024/2025.
Cette enveloppe devrait doper leur capacité financière et leur permettre de se procurer 500 000 tonnes d’or brun chaque année, soit 25 % de la récolte. Jusqu’ici les opérateurs locaux bénéficiaient d’une incitation de 3 milliards Fcfa (5 millions $) pour acheter entre 150 000 tonnes et 200 000 tonnes de cacao par saison.
Ce coup de pouce financier entend renforcer la position des acteurs locaux sur un marché semi-libéralisé où 6 multinationales du chocolat achètent et exportent environ 80 % de la production nationale de cacao. Il s’agit du groupe suisse Barry Callebaut, leader mondial du chocolat industriel, de Olam (Singapour), Cargill (USA), Ecom (Suisse) et des groupes français Touton et Sucden. D’un autre côté, la nouvelle subvention devrait augmenter la propension des banques à accorder du crédit aux exportateurs nationaux grâce à l’amélioration de leur profil financier.
Plus largement, certains analystes saluent déjà la décision des autorités y voyant une opportunité pour que les nationaux captent davantage la manne générée par la filière cacao. Sur ces dernières années, la domination des sociétés transnationales a été pointée du doigt comme l’une des causes majeures des difficultés des locaux allant du défaut de paiement sur des contrats à la cessation d’activités.
Cette situation dénoncée à maintes reprises aussi bien par le Groupement des négociants ivoiriens (GNI) que par le Groupement professionnel des exportateurs de café et cacao est aussi un défi majeur dans le secteur de l’anacarde où les acteurs locaux sont confrontés à la concurrence des entreprises asiatiques.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire s’attend à un rebond de sa récolte à 2 millions de tonnes en 2024/2025 contre un volume estimé à 1,8 million de tonnes pour la campagne 2023/2024. Les dernières données officielles publiées indiquent qu’un stock total de 1,68 million de tonnes de cacao a été livré dans les ports entre le 1er octobre 2023 et le 18 août dernier, soit 28 % de moins qu’un an plus tôt à la même période.
Ecofin