Abidjan,le 12 mai 2025(Abidjanpress)-Face à la complexité des maladies rares et orphelines, un collectif de professionnels de santé en Côte d’Ivoire a décidé d’unir ses forces. Réunis sous la bannière du Réseau africain de lutte contre les maladies orphelines (RALMO-CI), ces spécialistes ont tenu leur tout premier congrès scientifique les 8 et 9 mai 2025 à l’Hôtel Capitol d’Abidjan.
Placée sous le thème « Maladies inflammatoires systémiques, génétiques et orphelines : Quelles avancées diagnostiques et thérapeutiques à l’ère de la mondialisation ? », cette rencontre a réuni médecins, chercheurs, laboratoires, associations de patients et représentants de l’industrie pharmaceutique. Pendant deux jours, les participants ont partagé leurs expériences, confronté leurs expertises et exploré des pistes de collaboration pour améliorer la prise en charge des patients.
L’objectif principal était de contextualiser la problématique des maladies orphelines en Afrique, d’identifier les freins à leur traitement, et de jeter les bases d’un nouveau modèle de gestion sanitaire, plus adapté aux réalités locales.
Dans son discours d’ouverture, le professeur N’Guessan Konan Michel, président du RALMO-CI et chef du service de médecine interne au CHU de Treichville, s’est félicité de la mobilisation de ses confrères. Il a rappelé la vocation transversale du réseau, qui vise à fédérer toutes les spécialités médicales autour d’un enjeu commun. Il a également annoncé la mise en place prochaine de réunions mensuelles de concertation pluridisciplinaire, ainsi que la création de centres de recherche dédiés aux maladies rares.
Représentant le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Dr Ehui Louis a salué cette initiative qu’il considère comme un signal fort de l’engagement du corps médical et des autorités face à ces pathologies complexes. Il a souligné que ce congrès permettra, entre autres, d’organiser des consultations médicales gratuites pour sensibiliser et dépister la population.
Parmi les thématiques abordées figuraient notamment les dernières avancées en matière de diagnostic et de traitement, un état des lieux des maladies génétiques en Afrique, ainsi que les stratégies de prise en charge adaptées au contexte local. Ces travaux ont été conduits sous la supervision d’experts tels que les professeurs Binan Yves (CHU d’Angré), Kourouma Sarah (CHU de Treichville) et Dominique Germain (hôpital Raymond-Poincaré, France).
Les échanges ont débouché sur des recommandations concrètes pour améliorer la détection précoce et la prise en charge des patients. Un accent particulier a été mis sur le diagnostic néonatal, essentiel quand on sait que 70 % des maladies rares se manifestent dès l’enfance.
En Afrique, environ 50 millions de personnes sont concernées par ces pathologies, dont la prise en charge est d’autant plus complexe que le continent est celui qui présente la plus grande diversité génétique au monde.
Michaël KOUAKOU