Depuis le 24 février dernier, une odeur inhabituelle qui n’a laissé personne indifférente, s’est faite sentir au quartier Habitat. L’odeur, devenue de plus en plus forte, a attiré l’attention des riverains qui font face à ce lac.
Alertés par les populations, le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL), les différents ministères techniques, de l’Environnement, des Eaux et Forêts, de la Salubrité, à travers leurs directions régionales, les Sapeurs-pompiers militaires et les Forces de défense et de sécurité, se sont rendus sur les lieux pour mieux apprécier la situation. Ainsi des prélèvements ont été faits par le CIAPOL en vue d’en connaître très rapidement les causes de ce qui apparaîtrait comme une pollution. Cependant, de nombreux constats ont été faits sur le théâtre des opérations. Ce sont : le déversement direct sans épuration préalable dans le Lac des eaux usées (contenant de la matière organique) en provenance du quartier Habitat, la réduction drastique du niveau d’eau dudit Lac devenu très bas, la mortalité d’une espèce de poisson communément appelé « carpe », la dégradation anaérobique de la matière organique en grande quantité dans le Lac, entrainant l’émanation des odeurs et la production de mousse ; puis enfin la présence de mousses à certains endroits de la surface du Lac…
MESURES PRISES ET ACTIONS MENEES PAR LES AUTORITES ADMINISTRATIVES
A l’issue des réunions de crises tenues entre les différentes autorités administratives intervenant sur la question, des mesures et actions ont été prises pour circonscrire le sinistre. Ce sont la sécurisation des périmètres des lacs concernés; la non utilisation de l’eau de ces lacs pour arroser le maraicher ; la sensibilisation des populations sur la non consommation des poissons issus de ces lacs ; l’organisation des équipe médicales des CHR pour accueillir et prendre en charge d’éventuels cas de personnes contaminées en lien avec la consommation des poissons et l’utilisation des eaux polluées ; la Fermeture des établissements de Yamoussoukro aux alentours des lacs concernés jusqu’au règlement de la crise ; le prélèvement d’échantillons d’eau, de poissons morts et de sédiments du lac N°3 de la présidence de Yamoussoukro ; l’ouverture des alvéoles du lac n°2 de la présidence pour oxygéner le lac n°3 après les prélèvements du CIAPOL ainsi que le déploiement du camion laboratoire mobile du CIAPOL à Yamoussoukro et d’une équipe pluridisciplinaire pour une campagne de suivi environnemental continue des 13 lacs du projet de réhabilitation sur deux semaines en vue d’identifier les sources et causes de la pollution des lacs et les risques pour la population.
RECOMMANDATIONS
Dans le but de circonscrire l’impact de ces pollutions, des mesures urgentes ont été prises par les autorités administratives en attendant les résultats approfondis d’enquêtes et des missions de suivi et d’évaluation environnementales effectuées par les équipes du CIAPOL. Des recommandations sont faites pour éviter la pollution de ces eaux et la survenue d’incidents malheureux. Ce sont entre autres le déguerpissement des maraichers installés aux abords des lacs ; la réhabilitation ou la construction des stations d’épurations des eaux usées autour des lacs de Yamoussoukro ; la recherche des émissaires des eaux usées qui se déversent dans les lacs; l’élimination des dépôts sauvages d’ordures ménagères aux alentours des lacs ; le renforcement de la sensibilisation des populations sur les risques liés au rejet de substances dangereuses dans les cours d’eau et les caniveaux d’évacuation des eaux usées ; la surveillance continue des eaux des lacs afin d’identifier les causes de la pollution et de la mortalité de poissons et les risques pour la population ; l’information et la sensibilisation des populations sur les risques et nuisances liés aux activités anthropiques utilisant des produits chimiques dangereux aux abords des lacs et à la pratique de la pêche illicite et non réglementée.
Il faut rappeler que depuis le samedi 1er Mars dernier, Professeur Bernard Ossey YAPO, Directeur du CIAPOL a mis en mission tous ses services techniques pour une évaluation globale des 13 lacs de Yamoussoukro ainsi que leur niveau d’eutrophisation. Et cela en vue de proposer des solutions durables dans le cadre de la réhabilitation de ces lacs, fierté touristique de la ville de Yamoussoukro.
CIAPOL