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Poursuivi en justice, Pat Sacko «demande pardon» au ministre Bandaman

Poursuivi en justice, l’artiste-chanteur ivoirien, Hugues Patrick Ossohou dit Pat Sacko a «demandé pardon»  jeudi au ministre ivoirien de la culture et de la francophonie, Maurice Kouakou Bandaman estimant qu’il a fait une «erreur» en l’accusant de recevoir indûment 15 millions FCFA par répartition du Bureau ivoirien du droit d’auteur  (BURIDA), l’institution de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins dans le pays, a constaté APA sur place.

M. Sacko a fait ce mea-culpa lors d’une rencontre avec le ministre Bandaman qui l’a reçu à son cabinet dans le quartier administratif d’Abidjan en présence du chef du village d’Anoumabo (village situé à Marcory dans le Sud d’Abidjan) et  de plusieurs figures de proue du showbiz ivoirien dont Angelo Kabila, Fadiga De Milano, Barthélémy Inabo et surtout le leader du célèbre groupe musical ivoirien Magic System, Traoré Salif dit A’Salfo,  qui a mené la médiation entre l’artiste Zouglou (genre musical populaire et urbain) et le ministre.

Il y a quelques semaines, dans une publication sur les réseaux sociaux, le Zouglouman Pat Sacko accusait notamment le ministre Maurice Bandaman de recevoir indûment « 15 millions FCFA par répartition du BURIDA alors que le créateur de cet argent se meurt ».

Ce dernier avait aussitôt porté plainte devant les autorités judiciaires ivoiriennes pour diffamation et atteinte à son honneur. Mercredi, alors que Pat Sacko devrait être auditionné suite à cette plainte par la brigade de recherche de la gendarmerie ivoirienne, une médiation entreprise par son collègue A’Salfo a permis de privilégier le dialogue.

« Je suis très heureux d’être ici au lieu d’être à la gendarmerie. Comme on le dit, l’erreur est humaine. Nous sommes là aujourd’hui pour demander pardon au ministre qui est comme un papa pour les artistes ivoiriens », a reconnu Pat Sacko.

Avant lui, A’Salfo qui a mené cette « diplomatie culturelle » a présenté « ses excuses » au ministre au nom de son collègue Pat  Sacko.

« Nous avons assisté à ce clash  de notre collègue sur les réseaux sociaux. J’ai interpellé Pat  Sacko pour lui dire que sa démarche est négative. Notre démarche s’inscrit dans un premier temps, à présenter nos excuses au ministre », a dit A’Salfo soulignant que « j’ai bataillé dur pour avoir cette audience avec le ministre ».

Pour sa part, le ministre de la culture et de la francophonie qui dit avoir été « peiné » par cette accusation,  a promis faire une doléance auprès de son collègue, le garde des sceaux ministre de la justice et des droits de l’homme pour qu’il  «éteigne la procédure» à l’encontre de Pat Sacko.

« J’accepte votre pardon. Notre jeune frère a été induit en erreur. Il a reconnu que tout ce qu’il a dit n’est pas vrai du tout. Car si c’était vrai, le chef de l’État serait au courant et m’aurait viré du gouvernement», a déclaré M. Bandaman ajoutant que « je suis un homme intègre et j’ai eu très mal».

Poursuivant, il a longuement expliqué le fonctionnement du BURIDA, soulignant que les 14 ou 15 millions FCFA dont parle Pat Sacko,  sont en réalité des droits généraux d’espaces publics répartis chaque année et non par mois.

« Il n’y a pas de caisse noire du BURIDA au ministère. Nous faisons une intervention sociale d’au moins 100 millions par an pour les artistes avec cet argent », a soutenu Maurice Bandaman insistant que « nous ne volons pas votre argent. On vous a trompé ».

Quant à la directrice générale du BURIDA, Irène Viera, elle a expliqué à son tour, le mécanisme de répartition du droit d’auteur et des droits voisins aux membres de son institution.  « Cette question pouvait être réglée si Pat Sacko  écrivait au BURIDA pour se renseigner», a regretté Mme Viera.

Organisme ivoirien de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins, le BURIDA a, entre autres, pour missions de repartir périodiquement aux différents titulaires de droit d’auteur et des droits voisins, les redevances perçues au titre de l’exploitation de leurs œuvres et de promouvoir et défendre les intérêts matériels et moraux des titulaires de ces droits et d’établir entre eux et les utilisateurs, les relations nécessaires à la protection de leurs droits.

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