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Interview avec Fatim Tollah(Ambassadrice du Tourisme au Bureau Africain du Tourisme (African Tourism Board): » Je rêve d’une Côte d’Ivoire qui recevra 10 millions de touristes l’année »

Abidjan,le 28 mars 2023(Abidjanpress)-Fatim Tollah est Cheffe d'entreprise et Présidente de la Fondation Africa Light.Elle est surtout Ambassadrice du Bureau Africain du Tourisme. C'est en cette qualité qu'elle s'est ouverte à nous. C'est donc l'âme d'une passionnée de tourisme qui s'épanche dans cette interview exclusive .Le niveau actuel du tourisme africain,ses forces et faiblesses,le concours des " plus belles plages de Côte d'Ivoire" et ses rêves pour le tourisme ivoirien sont les grands sujets abordés dans ces lignes qui suivent...

En tant qu’Ambassadrice du bureau africain du tourisme,quel regard portez-vous sur le tourisme en ces 5 dernières années ?

Je crois que ces cinq dernières années ,le tourisme africain est entrain de renaître de ses cendres.Nous sommes en pleine période de renaissance .Nous avons décollé que ce soit en Côte d’Ivoire que partout sur le continent africain.Evidemment ,il y a un frein avec l’avènement de la COVID 19 qui a frappé de plein fouet l’économie touristique. Mais avec la motivation et la détermination de tous les acteurs et professionnels de cette chaîne de valeurs ,nous remontons peu à peu la pente.Sinon ,ces cinq dernières ont été UP ( haut) et après down (bas) .Mais ,nous retenons dans l’ensemble que l’industrie touristique renaît .Et c’est à saluer .

 

Quels sont les leviers du développement du tourisme africain ?

Pour moi ,la digitalisation est le premier levier du développement du tourisme africain.Aujourd’hui tout est digital et numérique.Et un pays qui ne présente pas ses offres est carrément hors compétition.Il faut digitaliser les services pour avoir un accès rapide et fiable à travers le monde entier.Le digital joue de nos jours un rôle très important dans le développement du tourisme.Le deuxième levier ,ce sont les infrastructures .Lorsque nous visitons certains pays de l’Afrique centrale ou même de l’ouest ,nous remarquons rapidement qu’il y a un gros manque d’infrastructures touristiques.Nos pays doivent encore travailler à se doter de grands hôtels afin d’abritrer de grands événements.Il faut de bonnes infrastructures routières , sécurisées et saines.C’est ainsi qu’ils réussiront à dynamiser et oeuvrer au développement de leur industrie touristique.

Quelles sont les faiblesses dans le système touristique africain qu’il faille corriger afin que l’Afrique soit logée parmi les continents les mieux cotés en matière de tourisme ?

Les grosses faiblesses dans le système touristique africain se situent au niveau du transport aérien.En Afrique ,il est difficile de pratiquer le tourisme sans avoir recours au transport aérien..Car presque tout se fait par avion.Mais combien sont-elles ,ces personnes capables de s’offrir un billet d’avion ? Le voyage en avion coûte les yeux de la tête.Même voyager entre les pays de l’UEMOA par avion ,n’est pas donné à tout le monde.La solution serait la route.Mais ici ,il y a l’équation de la qualité de ces routes et surtout la sécurité.Le voyage en avion est le plus sûr mais également le plus cher malheureusement.Le coût du transport aérien est un frein au rayonnement du tourisme.Il en va de même pour les visas .Nous attirons donc l’attention des gouvernants sur ces tares.La cherté des billets d’avion et les visas pour accéder à certains pays n’incitent pas à la pratique du tourisme inter-Etat.Or il faille que nous puissions nous côtoyer, fréquenter et valoriser notre culture face aux autres continents.

Dernièrement à la foire de Madrid ,les pays de l’UEMOA sont allés d’une même voix pour promouvoir l’Afrique de l’ouest.Vous partagez ce genre d’initiative ?

J’ai vraiment adoré cette initiative.Cela marquera l’année 2023.L’UEMOA a frappé un grand coup en unissant ses États pour participer à cette foire de Madrid.C’est quelque chose d’unique à ce jour.Ça m’a fait chaud au cœur.Je crois que c’est une initiative à encourager.Si c’est possible de le faire chaque année , ça sera super.Il est important pour nous de nous mettre ensemble pour aller présenter notre offre à l’international et sur les autres continents.L’Afrique toute entière devrait penser à former un bloc à travers l’Union africaine (UA) afin de promouvoir le tourisme africain.En tout cas ,j’ai vraiment été fière de cette initiative et surtout de voir mon pays la Côte d’Ivoire s’exprimer à ce grand rendez-vous.

Au niveau africain ,quels sont les grands axes de développement qui ont été dégagés pour 2023 ?

Les grands axes dégagés pour 2023 sont le numérique et la digitalisation.Ce afin que tous les acteurs et professionnels puissent promouvoir leurs destinations à travers le digital.Nous sommes à l’ère des TIC.Il faille donc s’adapter et ne pas manquer ce train là. Chez nous en Côte d’Ivoire ,cette digitalisation est déjà une réalité avec le pass touristique mis en oeuvre par le ministère du tourisme.À cela s’ajoute la stratégie nationale de développement du tourisme  » Sublime Côte d’Ivoire » qui implique la construction de nouvelles infrastructures.Il ne faut pas oublier la CAN 2023 glissée à 2024 qui lèguera de merveilleuses infrastructures.Tout ceci est intéressant pour le développement de l’industrie touristique dans notre pays.Il y a également une kyrielle d’événements qui se créent et qui attirent de nombreux touristes.

D’où est venue l’idée de la création du concours des plus belles plages de Côte d’Ivoire ?

Ce concours est une initiative de mon partenaire Jean-Claude Loboué et moi. Depuis deux ans ,nous avons mûri l’idée de faire la promotion de notre pays à travers le tourisme balnéaire.C’est-à-dire les plages.Mais surtout les plages publiques qui sont délaissées.C’est donc ainsi que nous avons créé ce concours pour inciter les populations ivoiriennes et nos élus locaux à la pratique du tourisme dans nos différentes localités.

Quel est le principal objectif visé ?

Le premier objectif principal c’est la promotion du tourisme balnéaire ivoirien .À cela s’ajoute le développement de nos sites balnéaires qui sont des sites écologiques.L’Association pour la valorisation des arts et de la Culture ( AVACCI) dont M. Loboué est le Président et moi sommes partenaires sur le projet.Et c’est vraiment dans l’optique de développer, promouvoir et pratiquer le tourisme balnéaire que nous avons lancé ce concours pour le bonheur de la Côte d’Ivoire.

Plus de deux mois après le lancement de ce concours , pouvons-nous avoir une nette idée sur le déroulement?

Après le lancement en décembre dernier en présence du ministre du tourisme M.Siandou Fofana ,nous serons bientôt à la première phase de notation des jurés.Ce sera ce mois de mars.Les membres du jury effectueront une tournée au coeur des sept villes en compétition pour cette première édition.Et après ,nous aurons une autre phase de notation en juin .Et le 30 juin ,nous aurons la cérémonie de clôture avec les récompenses des vainqueurs .

Cette date sera t-elle respectée ?

Absolument! Nous ferons l’effort de respecter le délai.Nous avons fixé la cérémonie de clôture le 30 juin ,je crois qu’on n’ ira pas au delà.C’est cette promesse que nous avons faite à M.Siandou FOFANA et aux Ivoiriens.Et nous allons la tenir.

Que gagnent le grand vainqueur et les lauréats de ce concours national des plus belles plages de Côte d’Ivoire ?

Il faut d’abord préciser qu’il y aura un trio gagnant.C’est-à-dire ,un premier , deuxième et un troisième.Les trois lauréats auront des enveloppes tout naturellement et des kits de salubrité.À cela s’ajoute une formation soit en salubrité ou en sécurité pour le grand vainqueur. Tous ces dons sont entrain d’être peaufinés avec les différents partenaires.

Pouvez vous nous en dire davantage sur la fondation Africa Light qui oeuvre également pour le développement du tourisme ivoirien ?

Africa Light est une nouvelle fondation que j’ai créée.J’ai été inspirée par le florilège de projets de développement,de solidarité et d’assistance qui pullulent en moi .Africa Light prône la solidarité, l’assistance , l’éducation et le développement.Et qui dit développement ,dit tourisme.C’est donc un champ vaste que je m’apprête à défricher.J’adore mon pays ,j’adore le tourisme.Et je reste cette ambassadrice du tourisme qui veut voir ses frères et sœurs heureux.Voici tout le sens de la création de cette fondation.Nous avons démarré tout doucement nos activités et tout se passe fort bien.

Nous étions le 08 mars dernier à Wehou dans la sous-préfecture de Bongo dans le sud comoé.Nous avons offert des vivres aux femmes de ce village et payé les droits d’examen de plusieurs élèves.Il y a une semaine ,nous avons obtenu l’accord du fonds National Femmes et Développement en vue d’une signature prochaine de partenariat.

Quels sont vos espoirs et vos rêves pour le tourisme ivoirien ?

Je rêve d’une Côte d’Ivoire logée aux premières places des nations africaines développées au niveau touristique.Pourquoi pas la première destination touristique africaine! C’est possible ,si nous nous mettons au travail.Je rêve également d’une Côte d’Ivoire avec une digitalisation de tous ses services et incontournable dans l’industrie touristique mondiale .Je rêve d’un pays doté de nombreuses infrastructures routières et hôtelières .Mon plus grand rêve ,est que nous atteignions un jour les 10 millions de visiteurs l’année.C’est un challenge excitant mais pas impossible.Ce sera quelquechose d’exceptionnel pour notre belle Côte d’Ivoire.

Réalisée par Michaël KOUAKOU
[email protected]

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