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Interview -Route transsaharienne : « La section nigérienne est quasi-achevée et offre de nouvelles opportunités économiques pour les populations », Alberic Houssou, responsable du projet au Niger pour la Banque africaine de développement

Abidjan,le 17 février 2023(BAD)-La route transsaharienne, qui s’étire de Lagos à Alger pour relier l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique du Nord, est entrée dans sa dernière phase de réalisation. Essentielle à l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine, elle est longue de 9 400 kilomètres. Le Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux préférentiel du Groupe de la Banque africaine de développement, en est l’un des principaux bailleurs.

Au Niger, point de connexion entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, le trafic aux frontières est déjà en hausse, à la suite de la construction du pont de Farié. Albéric Houssou Olaya Cestmir responsable du projet au Niger pour le Groupe de la Banque s’exprime sur ce projet panafricain d’intégration.

Quel est l’état d’avancement de la route transsaharienne au niveau du Niger ?

La construction de la route transsaharienne au niveau du Niger connaît une bonne évolution avec un aménagement de 1 890 kilomètres sur un linéaire total d’environ 1 950 kilomètres, soit 97 %.

Dans la partie nigérienne du projet, quels sont les derniers travaux à effectuer et dans quels délais ?

À ce jour, sur le volet routier, il reste les travaux pour conforter la couche de base réalisée initialement et qui s’est dégradée à cause des intempéries. Aussi, il est encore prévu des travaux de revêtement et de signalisation, avec l’achèvement de quelques volets du plan de gestion environnemental et social, comme l’équipement de forages et la fixation des dunes. En ce qui concerne le volet des aménagements connexes autour et sur les rives du pont construit à Farié, sur le fleuve Niger, il reste aussi des forages à faire et à équiper et la construction de salles de classes et de centres de santé intégrés de type 1, dotés d’aires de jeux. Le délai pour réaliser toutes les activités restantes (route et aménagements connexes) est de 12 mois.

Votre dernier rapport d’évaluation à mi-parcours relève une hausse du trafic routier et de la circulation des personnes aux frontières algéro-nigérienne et tchado-nigérienne. N’est-ce pas le signe de l’intérêt majeur du projet pour les populations, et les transporteurs en particulier ?

Effectivement avec l’aménagement de la route à presque 100 % et le bitumage à 60 % couplé à la réouverture de la frontière algéro-nigérienne en 2021, on observe un regain d’intérêt de la part des populations et des transporteurs. Le temps de parcours a baissé et de nouvelles opportunités économiques s’offrent aux populations dans la zone d’influence du projet. Nous avons également observé une augmentation du trafic à la frontière tchado-nigérienne, qui s’explique par le rôle de pays de transit que joue désormais le Niger pour l’approvisionnement du Tchad à partir de l’Algérie et du Nigeria.

Qu’en est-il des ouvrages connexes à édifier au profit des populations vivant dans la zone du projet ?

Ce projet est conçu de manière inclusive et intégrée, dans l’optique de renforcer la résilience des populations dans la zone du projet. Les aménagements connexes représentent environ 20 % de l’ensemble du projet et visent à contribuer à améliorer la vie de la population dans la zone du projet. Le projet a permis de construire 18 forages, dont 14 sur la route Arlit-Assamaka, 16 salles de classes, avec des bureaux et des forages équipés en panneaux solaires ainsi que deux aires de repos, deux stations d’embarquement et de débarquement des animaux, 190 lampadaires, et d’autres ouvrages. Ces investissements, à hauteur de 4,98 millions de dollars, soit 2,5 milliards de francs CFA, sont encore en cours dans les communes de Gothèye et Kouthèye.

Quelle place le Fonds africain de développement occupe-t-il dans le financement de la partie nigérienne de la transsaharienne ?

Le Fonds africain de développement occupe la première place dans le financement de la route transsaharienne. En effet, la part du fonds représente 119,32 millions de dollars américains soit 68,14 % du coût total du projet au Niger qui est de 175,10 millions de dollars. L’intervention du Groupe de la Banque se justifie notamment par la conformité du projet avec sa Stratégie à long terme pour la période 2013-2022, dont le pilier 2 vise, entre autres, l’accès à coût abordable à une infrastructure fiable d’électricité et de transport, dans le cadre d’une croissance inclusive. La transsaharienne est l’un des principaux corridors transafricains défendus par la Commission de l’Union africaine, comme l’épine dorsale du développement du continent.

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