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Référendum constitutionnel : Et voilà la 3ème République !

C’est à 93,42% sur un taux de participation 42,42% d’électeurs Ivoiriens que le « oui » vient de l’emporter au détriment du « non » (6,58%) pour faire naître la 3ème République de la Côte d’Ivoire. Une 3ème République qui vient après celles de 1960 et de 2000. Douloureusement quand même, si l’on s’en tient aux violences qui ont émaillé le vote par endroit, mais elle est bien là, calée comme jamais, la 3ème République ouvrant sur des lendemains très proches. Puisqu’elle devrait permettre, aux dires de son principal penseur, le président Alassane Ouattara, un passage de témoin plus doux entre les générations ; notamment, la sienne qui finit en 2020 et une autre plus jeune.

Pour l’histoire, cette 3ème République qui sera proclamée dans les heures qui suivent par le Chef de l’Etat à travers la promulgation de la loi fondamentale et sa publication au Journal officiel, naît pour corriger les imperfections de la 2ème République. Et dieu seul sait que cette dernière en regorgeait. Quand bien même elle fût votée à plus de 86% avec un taux de participation de plus de 56%.

L’on se rappellera à jamais combien le fameux article 35 qui posait les conditions d’éligibilité à la présidence de la République a fait bien de victimes innocentes. Elle était, selon beaucoup d’observateurs, la textualisation du concept d’ivoirité. Lequel concept catégorisait les Ivoiriens en Ivoiriens de souche, Ivoiriens d’adoption et Ivoiriens hybrides.

L’article 35 stipulait que pour être candidat à la présidence « il faut être Ivoirien d’origine né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d’origine ». Cet article avait cristallisé tous les débats. On ne parlait plus que du « et » et du « ou » puisque dans une des moutures de cette Constitution, le « et » entre « père et mère » était remplacé par un « ou ». Que de complications qui ont été à la base de la rébellion armée qu’a connue le pays à partir de 2002 ; en tout cas, aux dires de ceux qui ont pris les armes.

Pourtant, en 2000, la Constitution qui consacrait la 2ème République, s’était fixée pour objectif de rompre avec celle de la 1ère République taxée de consacrer la » République de papa » à travers le parti unique qui avait jusqu’en décembre 99 fait régner une dynastie sur le pays. Laquelle dynastie tenue par Henri Konan Bédié, l’héritier du « Vieux » a été renversée par un coup d’Etat militaire le 24 décembre 1999. Morte nette ce jour-là, cette 1ère République sortie de la colonisation et qui formalisait l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960 avait quand même vécu 39 ans. A contrario de sa cadette dont on peut parler au passé depuis mardi 1er novembre 2016, qui a eu seulement 16 ans d’existence.

Vive donc la 3ème République à qui il faudra pour tous les Ivoiriens se mettre ensemble pour lui souhaiter longévité et succès.

 

Franck ETTIEN

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