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UEMOA : l’inflation à 4,3% annonce des défis pour les acteurs du secteur financier

La hausse des prix s’installe de façon durable au sein de l’UEMOA. Parce qu’elle exerce une pression sur la capacité de remboursement des crédits et sur les rendements des placements, le secteur financier devrait se montrer attentif à son évolution.

L’inflation, un indicateur qui évalue le niveau d’évolution des prix au sein d’une économie, s’est hissé à la fin septembre 2021, en hausse à 4,3% dans l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), selon des données statistiques publiées par la banque centrale de cette sous-région (BCEAO). C’est son niveau le plus élevé depuis plusieurs années.

Le Togo affiche le niveau d’inflation le plus élevé (5,7%), mais la situation s’améliore car en août la hausse des prix y était estimée à 6,8%. La Côte d’Ivoire est le pays où la situation s’est la plus détériorée en septembre, atteignant 5,2%, contre 4,7% le mois d’août précédent.

Au sein de l’opinion publique, on en parle surtout pour signaler une hausse des prix des aliments. Ce segment de l’économie est celui qui a le plus tiré la hausse généralisée des prix dans plusieurs pays de l’UEMOA.

En théorie, l’inflation exerce une pression sur le pouvoir d’achat des agents économiques et affecte négativement le rendement sur les placements financiers. Il faut relever que l’inflation dans l’UEMOA est passé du simple au double depuis février 2021.

Le risque pour les banques est double. Selon la BCEAO, l’encours global des crédits à court terme (moins de 12 mois) au secteur du commerce, atteignait les 3000 milliards de FCFA. Si les activités ralentissent en raison des pressions exercées sur la consommation par la hausse des prix, les remboursements de crédit risquent d’être difficiles et on pourrait assister à des défaillances.

Par ailleurs, le secteur financier est un gros investisseur sur le marché des titres d’emprunts publics émis par les Etats. Or ces investissements bénéficient de rendements moyens qui sont de l’ordre 6%. Dans ces conditions, le rendement net offert par ces produits financiers, sera de 1,7%, lorsqu’on l’ajuste au niveau d’inflation.

Jusqu’à la fin de l’année 2020, le secteur financier au sein des pays de l’UEMOA pouvait jouir d’un niveau d’inflation bas, qui soutenait les revenus générés sur les activités d’intermédiation financière. On dispose de peu d’indicateurs pour savoir si les prix des aliments et des boissons reviendront à la normale. Pour l’heure, les difficultés d’approvisionnement exercent une pression sur les prix des produits alimentaires au niveau mondial.

Agence Ecofin

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