Abidjan, 18 juin 2024(Agence Ecofin)- La Côte d’Ivoire est le principal fournisseur mondial de cacao. En plus des mauvaises récoltes attendues au cours de la saison 2023/2024, le CCC, régulateur de la filière, doit relever de nombreux défis pour stabiliser le marché local.
En Côte d’Ivoire, le Conseil du Café-Cacao (CCC) prévoit d’exclure les intermédiaires de la chaîne de commercialisation du cacao d’ici à la fin de l’année 2025. Cette ambition se fonde notamment sur le nouveau « Système national de traçabilité du café-cacao » en cours de déploiement dans le pays depuis son adoption en septembre 2023.
Il convient de noter que dans la filière ivoirienne, les intermédiaires représentent environ 80 % des volumes de cacao achetés auprès des producteurs. « Nous avons déjà identifié tous ceux qui sont responsables des paiements excessifs actuels, ils seront privés de permis dans le cadre du nouveau système de traçabilité. Nous introduisons également des mesures sévères, notamment en limitant le nombre de permis qui sera délivré, afin de mieux les contrôler », a déclaré une source proche du régulateur s’étant confié à Reuters le 14 juin.
Selon les données officielles, les intermédiaires détiennent actuellement environ 40 000 tonnes de fèves dans des entrepôts et retardent les livraisons aux ports, exigeant jusqu’à 1 800 francs CFA (2,94 $) par kilo pour les livraisons, alors que le prix officiel à la production est de 1 500 francs CFA (2,45 $).
D’après le CCC, cette situation occasionne un ralentissement de l’approvisionnement des exportateurs. Dans un tel contexte, le régulateur a décidé depuis le 7 juin de suspendre jusqu’à nouvel ordre les exportations de cacao pour assurer l’approvisionnement des broyeurs locaux qui déplorent aussi le manque de matière première en quantité suffisante pour faire tourner leurs usines à plein régime.
D’après le groupement professionnel des exportateurs de café et de cacao (Gepex), les broyages de cacao réalisés en Côte d’Ivoire depuis le début de la saison 2023/24 en octobre, s’élevaient à 423 659 tonnes à la fin du mois de mai, affichant une baisse de 11,7 % par rapport à la même période de la saison dernière.
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