Plus de 200 éleveurs de porcs de Songon ont déposé une pétition à l’attention du Premier ministre, pour dénoncer l’absence d’indemnisation après l’abattage sanitaire massif imposé suite à la Peste Porcine Africaine (PPA) en mai 2024.
Une filière sinistrée
Le 11 mai 2024, la PPA est détectée à Songon, dans le district d’Abidjan. La réaction des autorités est immédiate : plus de 17 000 porcs sont abattus localement, et plus de 100 000 à l’échelle nationale, sur instruction de la Direction des Services Vétérinaires.
Si cette mesure a permis de contenir l’épizootie, elle a aussi plongé des centaines d’éleveurs dans une crise sans précédent.
Un an de silence
Un an plus tard, la colère gronde. Aucune indemnisation n’a été versée malgré les promesses. « On nous avait annoncé un délai de 6 à 8 mois. Aujourd’hui, cela fait plus d’un an et toujours rien. C’est le silence total », déplore le président du collectif des éleveurs sinistrés.
Des pertes économiques énormes
Les conséquences financières sont catastrophiques : des milliards de francs CFA perdus, des dettes qui s’accumulent, des familles dans l’impasse. « Les banques et les fournisseurs nous menacent de poursuites. Nous ne pouvons plus subvenir aux besoins de nos familles », confie un éleveur, documents à l’appui.
Une pétition adressée au sommet de l’État
Face à cette situation, les éleveurs ont adressé une pétition officielle au Sous-préfet de Songon pour transmission au Premier ministre, également ministre des Sports et du Cadre de vie. Dans cette lettre, ils sollicitent son intervention urgente auprès du ministre des Finances et du Budget, afin de débloquer les indemnisations promises.« Excellence, vous êtes notre dernier recours pour faire entendre nos voix », lit-on dans le courrier empreint de détresse et d’espoir.
Une relance compromise
Malgré l’ampleur des difficultés, les éleveurs ne baissent pas les bras. Ils envisagent un plan de relance sécurisé, mais préviennent : sans compensation, toute reprise est impossible.
« Nous sommes prêts à contribuer à la politique de sécurité alimentaire portée par Son Excellence le Président Alassane Ouattara. Mais nous avons besoin de soutien pour repartir », insiste le président du collectif.
Aujourd’hui, l’avenir de centaines de familles d’éleveurs repose sur une décision attendue du gouvernement. Tous les regards sont tournés vers Abidjan.
M.K